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Michel Chevalet : "c'est le retour dans l'espace des Américains qui, depuis dix ans, ne savaient pas trop où ils allaient"

Le 30 mai 2020, SpaceX a lancé avec succès, pour le compte de la NASA, sa fusée, envoyant les astronautes Bob Behnken et Doug Hurley sur la Station spatiale internationale. Le journaliste scientifique et consultant pour CNews Michel Chevalet estime néanmoins qu'il ne faut pas donner à cet événement plus d'importance qu'il n'en a.

Michel Chevalet est journaliste scientifique et consultant pour CNews. © AFP

Michel Chevalet était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 3 juin 2020 dans "Le 10h - midi".

 

"La fusée SpaceX est un progrès technologique normal"

Michel Chevalet a d’abord commenté les raisons qui ont conduit les médias à couvrir aussi largement ce lancement de la fusée SpaceX. "J’ai été surpris par l’emballement médiatique. Mais il est vrai que l’actualité était retombée. Dans cette situation, les journalistes le savent : un petit fait divers va meubler toute l’actualité parce que, entre nous, il faut diffuser quelque chose. Est-ce un grand événement ? Non. La Lune, ça a été un évènement énorme. Puis, il y en a eu d’autres, comme l’arrivée de robots sur Mars. Voir Mars en direct dans votre salon, c’était fantastique !

Cette fusée fonctionne depuis plus de dix ans. C’est une très bonne fusée, qui a l’avantage d’être beaucoup moins chère qu’Ariane. C’était le pari d’Elon Musk : il fait du low-cost. Et elle marche très bien. Il a fait une cabine spatiale parce qu’il y avait un appel d’offres. Il y a un progrès technologique : elle est beaucoup plus belle, beaucoup plus confortable et plus facilement pilotable. C’est un progrès technologique normal."

"Désormais les Américains se disent : il faut qu’on reparte dans l’espace"

"L’enjeu est politique. C’est le retour dans l’espace des Américains qui, depuis dix ans, ne savaient pas trop où ils allaient, il n’y avait pas de volonté politique. Désormais les Américains se disent : 'il faut qu’on reparte dans l’espace, il faut qu’on soit indépendants, et il faut qu’on surveille du coin de l’œil les Russes et puis les Chinois'.

Avant, l’exploration spatiale était le fait des États. Il y avait énormément d’argent, et puis surtout c’était une volonté politique. Aujourd’hui, la NASA, qui compte 40.000 collaborateurs, est un organisme fossilisé. En revanche, il y a aujourd’hui des gens comme Elon Musk, à qui cela permet de rafler des milliards. Et puis Elon Musk, parce qu’il fait de l’espace et que cela lui coûte très cher, il fait monter ses actions. Vous voyez le logo ? Et comme cela il peut vendre des voitures Tesla", a déclaré Michel Chevalet.

 

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Retrouvez l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann du lundi au vendredi à partir de 10h00 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".

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