Henri Sannier vient de sortir un livre Les Seigneurs de la route : Portraits de 40 géants du cyclisme (éditions Hoëbeke).
Henri Sannier : "Armstrong a brisé nos rêves..."
Henri Sannier écrit dans l'introduction : "les tricheurs n'auront guère inspiré". Qui sont-ils l'interroge Valérie Expert ? "Il y a quelques tricheurs, mais il n'y a pas plus de ripoux et de tricheurs chez les coureurs cyclistes que chez les journalistes, les avocats ou les politiques ! assure-t-il. Il y en a quelques-uns qui se sont dopés et ceux-là m'ont énormément déçu confie-t-il. À une époque c'était classique reconnaît-il, ils prenaient des stéroïdes et ce n'était pas toujours défendu. Ce que je n'aime pas, ce sont ceux qui ont vraiment triché, comme Armstrong. J'étais un inconditionnel, j'avais d'excellents rapports avec lui, il me faisait des confidences de temps en temps ! J'ai appris qu'il s'est toujours dopé, c'est dramatique. C'était un coureur qui était beau sur le vélo, qui était efficace et qui nous a menti ! déplore le journaliste. C'est d'autant plus dramatique que ce coureur, ce grand champion, à qui je remettais très souvent le matin des lettres de gamins atteints de cancers, comme lui l'avait été, allait les voir sans caméra à l'hôpital le soir, avec des gestes humains extraordinaires".
Selon Henri Sannier, "on peut gagner le Tour sans être dopé. Pour certains, au lieu d'aller à 41 de moyenne, ça serait à 39 et c'est toujours le même qui va gagner. Je maintiens que sans se doper, Armstrong aurait quand même gagné le Tour de France parce qu'il était plus fort que les autres. Mais il s'est dopé, pour moi c'est une page de ma vie qui s'est tournée, et je trouve ça dommage, il a brisé nos rêves, c'est nul..."
Il n'y a aucune fille dans le livre d'Henri Sannier. "Je reconnais que c'est une erreur, mea culpa ! confie-t-il, j'aurais dû mettre Jeannie Longo, parce que j'adore Jeannie..."
Au-delà du matériel, qu'est-ce qui a changé pour les coureurs des années 40-50 ? "C'est déjà le matériel confirme Henri Sannier. Un vélo faisait 14 kilos, avec les roues croisées, les casques de cuir. Il y aussi les méthodes d'entraînement. C'étaient des grands champions !"
"A-t-on encore le droit de dire à une fille qu'elle est mignonne ?"
Henri Sannier a présenté l'émission "Tout le sport" sur France 3 pendant près de 20 ans. La rédaction des sports de France Télévisions a été très critiquée, notamment par Clémentine Sarlat, ancienne coprésentatrice de "Stade 2", qui a dénoncé dans la presse des faits de harcèlement moral et de sexisme. "J'ai été vraiment sidéré ! affirme Henri Sannier, je connais Clémentine, qui est une fille adorable, qui travaillait pour moi pour 'Tout le sport' et je n'ai jamais eu à m'en plaindre, elle ne m'a jamais formulé de reproches, ni à moi ni à qui que ce soit. Par rapport à 'Stade 2', je ne la connais pas, c'était une autre émission tient-il à préciser. Honnêtement ça m'étonne, et quand je vois les noms des journalistes qui sont cités, je suis dubitatif... Mais je ne sais pas tout !"
"J'ai travaillé pendant 17 ans dans cette rédaction, c'est vrai que dans les rédactions il y a de temps en temps des gestes ou des mots peut-être déplacés, mais je n'ai pas senti du tout de malaise assure-t-il. Quand je vois tout ça, ça me fait peur, parce que ce n'est pas la réalité que j'ai connue ! Quand je voyais arriver une de mes journalistes toute pimpante, toute belle un matin, je lui disais qu'elle était mignonne ! Il n'y a rien de désobligeant, on a le droit de le dire quand même !"
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