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Frédéric Zeitoun : "S'il n'y a pas de mélodie, il n'y a pas de point d'ancrage mémoriel"

INTERVIEW SUD RADIO - Frédéric Zeitoun, journaliste et musicien, était au micro de "Sud Radio Média" ce vendredi 21 novembre pour parler du regard qu'il porte sur la chanson et le rap.

Frédéric Zeitoun
Frédéric Zeitoun, invité de Jean-Marie Bordry dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

Après le succès de son concert donné à l'occasion de la sortie de son album "Les souvenirs de demain" au Casino de Paris en juin 2025, Frédéric Zeitoun revient sur scène à Paris au Café de la danse le 7 décembre 2025.

Frédéric Zeitoun : "Dans le rap il y a des choses qui sont absolument inaudibles, et puis il y a des choses merveilleuses"

Jean-Marie Bordry : Vous qui êtes parolier, très chanson française, quel regard avez-vous sur le rap ?

Frédéric Zeitoun : Il y a des choses merveilleuses dans le rap. Je sais qu'il est de bon ton parfois de le décrier ou de l'adorer. Il y a des choses qui sont absolument inaudibles, et puis il y a des choses merveilleuses. Je ne déteste pas écouter certains textes d'Orelsan, je trouve qu'il a un vrai talent. Et puis BigFlo et - il y a des chansons absolument superbes et très bien écrites.

Gilles Ganzmann : Aujourd'hui, y a-t-il encore de l'espace dans les médias pour la chanson ?

Frédéric Zeitoun : De moins en moins, il faut bien le reconnaître. Les choses bougent, je pense que la vie n'est qu'un éternel recommencement. C'est vrai que la chanson traditionnelle telle que je la défends, est un petit peu malmenée aujourd'hui, c'est un peu une parente pauvre. Mais elle reviendra ! Parce que une chanson, c'est une mélodie qui se retient. Vous savez, Brassens se disait : "on rentre dans une chanson par la musique, on y reste par les paroles". Je pense que cette phrase-là, vous pourrez la décliner à tous les temps, et on reviendra toujours à ça. Vous me parliez du rap : il y a des choses que j'aime beaucoup dans le rap. Mais ce qui fait que certains rappeurs vont rester, comme BigFlo et Oli, c'est qu'il y a une mélodie malgré tout. S'il n'y a pas de mélodie, il n'y a pas de point d'ancrage mémoriel. Voilà, une chanson est une chanson. Les gens ont besoin de textes. C'est sûr qu'en ce moment ce n'est pas très médiatisé, mais les salles se remplissent, les gens ont besoin de venir écouter des chansons.

"Il ne faut jamais que l'IA remplace le talent"

Gilles Ganzmann : Si je mets sur l'IA : "Fais-moi une chanson à la Frédéric Zeitoun", ça vous choque ou pas ?

Frédéric Zeitoun : Pas du tout. Mon fils s'est amusé à faire ça. J'ai un grand petit garçon de 18 ans qui s'est amusé à faire ça. L'IA va collecter ce qui existe déjà de vous. Il y a un petit peu de Frédéric François, il y a un petit peu d'Enrico Macias, il y a un petit peu des choses que j'ai pu dire, qui ne sont pas forcément bien agencées entre elles, mais ça fait quelque chose qui pourrait ressembler… Et ce qu'a fait l'IA, c'était sans âme, c'était un collage, quoi.

Gilles Ganzmann : L'IA vous fait-elle peur ?

Frédéric Zeitoun : Bien sûr. Il ne faut jamais que l'IA remplace le talent. Que ce soit un outil en médecine, c'est formidable. On ne peut pas toujours regretter la marine à voile et le train à vapeur. Mais je trouve que pour les créateurs c'est extrêmement dangereux.

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