Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"On est à flux vraiment tendu"
Des opérations annulées et déprogrammées à la toute dernière minute, c’est le quotidien au pôle pédiatrie de la Timone du Professeur Jean-Luc Rouve : "On est à flux vraiment tendu, confirme-t-il à Lionel Maillet. Pour peu qu'une ou deux urgences arrivent en hélicoptère, le lendemain matin il n'y a plus les lits pour opérer les patients habituels".
Il n’y a pas assez de personnel pour s’occuper des malades en réanimation : sur les 20 lits disponibles, à peine 16 peuvent être pris en charge. Suivant leur gravité, les interventions sont reportées de quelques jours voire de plusieurs semaines. "C'est extrêmement compliqué pour les parents, explique le Dr Fabrice Michel, qui dirige le service de réanimation. Les parents d'enfants qui vont subir une intervention lourde s'organisent très à l'avance. Quand ce séjour-là est annulé et que tout a déjà été prévu, c'est catastrophique, il faut recommencer".
"Dans le privé, les anesthésistes sont payés trois fois plus que dans le public"
Le fond du problème, c’est le manque d’anesthésistes, en particulier en pédiatrie, que l’hôpital public a bien du mal à recruter, explique Yves Castino de la CGT Santé à la Timone. "Dans le privé, les anesthésistes sont payés trois fois plus que dans le public, déplore-t-il, ça ne rend donc pas le service public hospitalier attractif !"
L’amertume est d’autant plus grande à la Timone que le Ségur de la Santé n’a apporté aucune réponse à ce manque de médecins anesthésistes.
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