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Réforme des retraites : "Il faut un débat, pas une suspension" affirme Sylvain Maillard (EPR)

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - Réforme des retraites : "Il faut un débat, pas une suspension" selon Sylvain Maillard, député EPR de Paris. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Sylvain Maillard retraites
Sylvain Maillard, interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 13 octobre 2025, dans “L’invité politique”.

Réforme des retraites, libération des otages au Proche-Orient, avenir du gouvernement Lecornu 2, montée du Rassemblement national (RN), fiscalité  : Au micro de Sud Radio, Sylvain Maillard, député EPR de Paris, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Il faudra faire des efforts, c’est la vérité des chiffres"

Jean-François Achilli pour Sud Radio : La déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu doit avoir lieu demain mardi 14 octobre à l’Assemblée. S’il annonce la suspension de la réforme des retraites, est-ce une trahison ?
Sylvain Maillard : “Non, il n’y a pas de question de trahison. Il y a une partie, probablement majoritaire, des députés qui n’arrivent plus à porter une réforme qui demande des efforts. Ça veut dire beaucoup de choses sur la politique française. Moi, je pense que s’il doit y avoir un débat, il faut le tenir. Il ne faut pas suspendre, il faut débattre.”

Mais cette réforme reste impopulaire. Pourquoi continuer à la défendre ?
“On a porté une réforme impopulaire parce qu’elle demande qu’on travaille tous un peu plus. C’est dur à entendre, mais c’est la vérité des chiffres. En France, on adore faire des réformes qui coûtent de l’argent et ne demandent aucun effort. Là, il faudra faire des efforts, car la démographie a changé, le monde avance vite.”

L’Allemagne envisage d’aller jusqu’à 73 ans d’ici quinze ans. Où en est la France ?
“On a un système qu’il faut repenser. Nous voulons la capitalisation, permettre à chacun de choisir le moment où il veut partir. La retraite à 64 ans, c’était le moindre des efforts nécessaires pour maintenir notre système à flot.”

Les socialistes exigent la suspension de la réforme. Vous comprenez leur position ?
“Les socialistes ont toutes les semaines de nouvelles exigences. Ce n’est pas clair ce qu’ils veulent. Le Premier ministre est ouvert à tout redébatir, il n’y a pas de tabou sur les retraites de notre côté. Mais on ne peut pas passer nos journées à ne parler que de retraites. C’est d’une tristesse infinie. On devrait parler d’avenir, de jeunesse, de technologies, pas uniquement de retraites."

Et si le gouvernement Lecornu 2 tombait ?
“Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander, c’est aux socialistes. Ils ont la clé : s’ils veulent un budget pour les Français ou une crise politique. Le Premier ministre a ouvert grand les vannes pour discuter de tout. C’est à eux de choisir.”

"Le RN et LFI veulent le chaos"

Marine Le Pen et La France insoumise (LFI) ont déjà déposé leurs motions de censure avant même le discours de politique générale. Quelle est votre réaction ?
"Je suis un peu surpris qu’on n’attende pas le discours du Premier ministre. C’est baroque. Mais ça dit tout du RN et de LFI : ils veulent le chaos. Après une dissolution, nous aurions le chaos. Aucun d’entre eux n’aurait la majorité. Ensemble, ils feraient une majorité de blocage et plus aucun gouvernement ne tiendrait."

Vous appelez donc à la responsabilité des socialistes ?
"Oui. Il faut que le débat parlementaire s’engage, qu’on parle enfin des Français et qu’on arrête de parler de nous. Ce sera un moment fort s’il y a une liberté de vote. Il faut choisir : la survie ou le chaos."

Certains élus LR ont rejoint le gouvernement. Vous saluez leur démarche ?
"Oui. Ceux qui ont accepté d’y entrer sont courageux. Ce sont des moments difficiles, mais ils veulent apporter leur pierre, faire fonctionner le gouvernement et trouver un budget. Je les salue."

Vous parlez d’un tripartisme à la française. C’est durable ?
"Le grand perdant aujourd’hui, ce sont les Français. Il faut que nous soyons à la hauteur. Dans tous les autres pays européens, les forces politiques savent travailler ensemble malgré le tripartisme. Nous, non. Il est minuit moins une."

"La taxe Zucman, c’est une connerie monumentale"

La gauche défend la taxe Zucman sur les grandes fortunes. Vous y êtes opposé ?
"La taxe Zucman, c’est une connerie monumentale. C’est inconstitutionnel. Et ça pousserait une partie des entrepreneurs, notamment dans les nouvelles technologies, à quitter la France."

Pourquoi dites-vous que cette idée est dangereuse ?
"Parce qu’on commence toujours par promettre qu’on ne taxera que 1 800 personnes, puis ça devient 135 000. À ce rythme, on inventera une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu et tout le monde paiera. Il y en a assez qu’on paye toujours plus d’impôts en France."

Vous êtes pourtant député et chef d’entreprise, vous parlez d’expérience…
"Oui, et je le vois : en France, il faut baisser les impôts, pour les particuliers comme pour les entreprises. Les impôts de production sont 20 milliards au-dessus de la moyenne européenne chaque année. C’est très simple, c’est pour ça que les emplois partent."

"Je pense que Rachida Dati est la bonne candidate"

Vous présidez Renaissance Paris. Rachida Dati fait campagne tout en restant ministre de la Culture : est-ce tenable ?
"Le Premier ministre a dit que lorsqu’elle sera en campagne, elle sortira du gouvernement. Quand la campagne commencera vraiment, elle quittera ses fonctions. Pour l’instant, elle fait son travail d’élue."

La soutenez-vous à Paris ?
"Je pense que c’est la bonne candidate. La décision de notre parti doit arriver rapidement. À Paris, il faut un rassemblement le plus large possible autour d’un socle commun."

Ce “socle commun” entre Renaissance, Horizons et le Modem, existe-t-il encore ?
"Oui, il doit s’incarner à l’Assemblée nationale. Nous allons travailler ensemble sur le budget. Vous verrez qu’il y a peu de désaccords réels : nous voulons tous une politique de l’offre, dépenser moins, travailler plus et faire en sorte que le travail paye davantage."

Libération des otages : "Oui, c'est un succès pour Trump"

Sept otages ont été libérés en Israël. Vous portez un nœud jaune en soutien : qu’éprouvez-vous ?
"C’est une journée extraordinaire. Parfois, on n’y croyait plus. C’est peut-être le début d’un processus impactant au Proche-Orient. Le cessez-le-feu et la libération des otages, le retour des corps aux familles, tout cela permet d’espérer une résolution pacifique et politique du conflit."

Est-ce un succès pour Donald Trump ?
"Bien évidemment. L’impulsion américaine a été décisive. Il a mis une pression très forte sur le Hamas, mais aussi sur le gouvernement israélien. Grâce à cette action conjuguée, parfois brutale, la situation se débloque."

Le président Macron est aujourd’hui en Égypte. Partagez-vous son approche ?
"Oui, mais c’est un succès américain. Je n’ai pas fait de langue de bois : j’étais contre la reconnaissance de la Palestine. Je note cependant que l’impulsion française a probablement permis d’avancer. Il faut saluer le travail du président, mais c’est le poids américain qui change tout."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

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