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Philippine : "Ce serait moins grave si elle avait été tuée par un Français ?" interroge Nathalie Arthaud

Par Aurélie Giraud

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 27 septembre, dans “L’invité politique”.

Meurtre de Philippine, capitalisme, guerre au Proche-Orient : Nathalie Arthaud a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Philippine : "Ça serait moins grave si elle avait été tuée par un Français ?"

Alors que les obsèques de Philippine ont lieu ce vendredi 27 septembre, le débat s'est installé entre ceux qui disent qu'elle est victime de l'immigration et d'autres de féminicide. Pour Nathalie Arthaud, "ce qui est obscène, c'est ce que j'ai vu en arrivant, une affiche 'Philippines, 19 ans, tuée par un migrant'. Ça serait moins grave si elle avait été tuée par un Français ?". "Cet acte est terrible, abominable, dramatique. Mais le problème n'est pas que le meurtrier soit migrant ou Marocain. Le problème, c'est ce meurtre".

Le problème n'est pas qu'il soit Marocain, mais il ne devait plus être en France. "Est-ce que vous allez lutter contre les viols, contre les féminicides, en renforçant les frontières, en faisant plus d'OQTF ? Non ! Parce que précisément, le problème n'est pas là" estime Nathalie Arthaud. "Il y a 200.000 tentatives de viols et viols en France. On est à 100 féminicides. 80%, 90% sont le fait de conjoints, de maris, d'ex, etc. Le problème est qu'on est dans une société qui entretient tout cela, malheureusement. Et qui fait que c'est un fléau encore aujourd'hui au XXIe siècle".

"Il faut exproprier les actionnaires des grands groupes"

Lutte Ouvrière est-elle la véritable extrême gauche ? "LFI s'en défend !" souligne Nathalie Arthaud. "LFI veut gérer cette société capitaliste. Nous voulons la renverser". "Pour nous, cette société capitaliste nous mène à la barbarie. On y est les deux pieds dedans, quand on voit tout ce qui se passe aux quatre coins du monde. Ce pourrissement général de la société". D'après elle, "nous vivons sous la dictature du grand capital". "Une classe sociale qui impose son pouvoir". "Nous sommes en dictature, pas d'Emmanuel Macron, mais de ces grands actionnaires qui imposent leur loi. Leur loi c'est faire du profit, du fric toujours et encore" fustige-t-elle.

Par quoi remplacer cette "dictature du grand capital" ? "Par une société gérée de façon collective" estime Nathalie Arthaud. Pour elle, "il faut exproprier les actionnaires des grands groupes". "Ils ont fait leur argent, ils ont déjà leurs palaces, leurs jets privés. Il faut leur enlever leur pouvoir". Elle dénonce "la propriété privée de moyens de production qui organisent toute la société". "Ça n'est pas normal que les décisions qui engagent des millions de travailleuses et de travailleurs, toute la société en réalité, qui ont un impact considérable sur l'avenir de la planète, soient prises par une poignée d'actionnaires qui ne jurent que par leur profit à court terme".

"Israël fait du terrorisme d'État !"

Le Hezbollah est-il une organisation terroriste aux ordres de l'Iran ? Pour Nathalie Arthaud, "semer la terreur, c'est terrifier une population". "Oui les Iraniens sèment la terreur dans leur pays. Et Israël sème la terreur à Gaza, ça fait un an que ça dure. Sème la terreur en Cisjoirdanie". "Aujourd'hui on a un allié, Israël, qui utilise des moyens sophistiqués pour terroriser toutes une population à Gaza, en Cisjordanie et maintenant au Liban". Pour elle, "c'est du terrorisme d'État de la part d'Israël".

Nathalie Arthaud reconnaît que "le Hezbollah est un mouvement terroriste". Mais "c'est aussi un mouvement de résistance". "Les Palestiniens peuvent-ils s'appuyer sur l'ONU, sur le droit international ? Est-ce qu'ils peuvent s'appuyer sur les belles paroles des grandes puissances, des États-Unis, de la France, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Est-ce que quelqu'un leur tend la main ? Non". "La réalité, c'est qu'ils sont tout seuls. Et ça fait 75 ans que ça dure". "Il n'y aura pas de paix dans cette région. Ni pour les Palestiniens, ni pour les Israéliens, si cette domination, cet écrasement continue, si les droits des Palestiniens sont niés".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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