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Nathalie Loiseau : "Madame Le Pen se prend pour le Trump français"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "Madame Le Pen se prend pour le Trump français" selon Nathalie Loiseau, députée européenne et secrétaire nationale à l'international d'Horizons. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Nathalie Loiseau, Marine Le Pen
Nathalie Loiseau, interviewée par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 22 septembre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO - Reconnaissance de la Palestine, polémiques autour d’Anne Hidalgo, menaces de mort après une tribune au Parlement européen, position de Marine Le Pen, stratégie de Gabriel Attal : Nathalie Loiseau, députée européenne (Horizons), a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Reconnaître l’État palestinien, c’est garder un espoir de paix"

Jean-François Achilli : Emmanuel Macron, au nom de la France, s’apprête ce lundi à reconnaître l’État de Palestine. Vous applaudissez ?
Nathalie Loiseau : "J’ai eu des doutes, longtemps, sur le moment, et puis je suis convaincue. Je suis convaincue parce qu’il y a une urgence. Aujourd’hui, ce qui se passe à Gaza est une tragédie."

Édouard Philippe disait que le moment était incertain. Christophe Béchu parlait d’une décision baroque. Vous n’êtes plus dans cet embarras ?
"Entre-temps, on en a beaucoup parlé au sein d’Horizons. Si on voyait Benjamin Netanyahou prêt à un cessez-le-feu, s’il n’avait pas bombardé le Qatar pour arrêter les négociations, si on avait le sentiment que la vie des otages était une priorité, on ne serait pas aussi mal à l’aise vis-à-vis du gouvernement israélien."

Mais le Hamas, finalement, voit sa stratégie gratifiée ?
"Le Hamas est l’ennemi de la solution à deux États. Ceux qui disent qu’il ne peut pas y avoir de reconnaissance de l’État de Palestine sans libération des otages donnent la clé de notre position au Hamas. C’est inacceptable."

Reconnaissance sans condition préalable ?
"Précisément. On ne va pas dépendre d’un mouvement terroriste qui a commis le pire pogrom depuis la Deuxième Guerre mondiale pour reconnaître ce qu’ont fait 150 pays à travers le monde."

Et la guerre en Ukraine ?
"Ça fait longtemps que je plaide pour protéger le ciel ukrainien. Ce n’est pas seulement protéger les Ukrainiens, c’est nous protéger aussi. Il y a 200 milliards d’avoirs russes gelés en Europe. Il faut les utiliser pour permettre à l’Ukraine de se défendre mieux, plus vite, plus fort."

"Fin de règne assez triste pour Anne Hidalgo"

En France, la controverse enfle autour des drapeaux palestiniens au fronton des mairies. Vous dites quoi ce matin ?
"On ne sait faire que ça en France, des polémiques. Ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, ce sont les Israéliens qui craignent pour leur sécurité, les otages, les Palestiniens qui se font tirer dessus."

Anne Hidalgo avait mis les drapeaux israélien et palestinien sur la Tour Eiffel. C’est bien ?
"C’est pas ce qu’elle a fait de pire récemment."

Vous parlez des révélations de Mediapart sur les frais et les vêtements ?
"Oui. Je suis en colère comme contribuable parisienne parce que je n’ai pas envie que mes impôts partent pour des robes de soirée. Je suis en colère aussi comme femme politique, parce que non, tout le monde ne fait pas ça. Mme Hidalgo a de quoi se payer les vêtements qu’elle porte."

Elle doit rembourser ?
"Je ne sais pas. Je dis que c’est une fin de règne assez triste pour Anne Hidalgo."

"Madame Le Pen se prend pour le Trump français"

Vous avez publié une tribune après l’assassinat de Charlie Kirk, et vous avez été la seule députée européenne à vous opposer à une minute de silence. Pourquoi ?
"Charlie Kirk est une victime d’un assassinat odieux. Mais en faire un héros européen, je n’étais pas d’accord. Sur 720 députés, j’étais la seule à le dire. D’autres me l’ont dit à l’oreille, mais ils ont peur."

Vous recevez des menaces de mort ?
"Oui. J’ai porté plainte. Il ne peut pas y avoir d’impunité. Mais j’ai reçu aussi des milliers de messages de soutien de Français ordinaires."

On vous a reproché un deux poids deux mesures : George Floyd oui, Charlie Kirk non.
"Je n’ai pas demandé de minute de silence pour George Floyd. Ceux qui me reprochent cela veulent importer en France le trumpisme. Je ne suis pas d’accord". " J’ai vu hier ce qui s’est passé à la cérémonie américaine en hommage à Charlie Kirk, où Donald Trump parlait de la haine qu’il avait pour ses opposants. Cette violence politique, cet extrémisme, ce n’est pas une liberté d’expression, c’est la liberté d’intimider."

Marine Le Pen réclame la démission de Delphine Ernotte. Elle vous inquiète ?
"Quand je vois des journalistes s’en prendre à d’autres journalistes, ou quand on met une cible dans le dos de certains, je ne supporte pas ça. La liberté de la presse fait partie des piliers de la démocratie". "Quand j’entends Madame Le Pen qui se prend pour le Trump français, ça m’inquiète pour notre démocratie."

"Gabriel Attal manque un peu de panache"

Gabriel Attal, en meeting à Arras, a critiqué le mythe de l’homme providentiel.
"Ça manque un peu de panache. Gabriel Attal a glissé ses pieds dans les pantoufles du parti créé par Emmanuel Macron. Renaissance va encore changer de nom, mais j’ai gardé beaucoup d’amis là-bas qui sont très choqués."

Le pays est bloqué jusqu’à 2027 ?
"Personne n’a de majorité. Sébastien Lecornu a une tâche extrêmement compliquée. Et ça veut dire que le pays va rester plus ou moins à l’arrêt jusqu’à 2027, alors que le reste du monde avance."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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