L'attaque israélienne, le bombardement américain, la réponse iranienne, le sort de Cécile Kohler et Jacques Paris... Mohammad Amin Nejad, ambassadeur d'Iran en France, a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Quelle riposte aux attaques ? "Pour les Iraniens, briser la loi internationale a toujours été une ligne rouge"
Les États-Unis sont entrés dans le conflit entre Israël et l’Iran en bombardant trois sites nucléaires de Téhéran. En réponse, sans surprise, l’Iran a bombardé Israël. La situation au Moyen-Orient n’a jamais été aussi tendue alors que tout le monde attend la réelle réponse de l’Iran qui a déclaré être prêt à se défendre par tous les moyens nécessaires. "C’est un droit de réponse, parce que la nation iranienne a fait l’objet d’une attaque, d’une agression", explique Mohammad Amin Nejad, ambassadeur d'Iran en France. Une attaque, celle d’Israël puis des États-Unis, "sans justification acceptée parle monde civilisé". "La charte des Nations-Unies nous donne, article 51, un droit de défendre notre intégrité territoriale."
Il y aura une réponse, et "les moyens seront légaux" et "légitimes", assure l’ambassadeur iranien en France. "L’Iran avait annoncé qu’il y aura une réponse." La nature de la riposte sera-t-elle militaire ? "C'est la chose normale", estime Mohammad Amin Nejad. Toutefois, "la réponse, la nature, le temps, la dimension dépendent de la décision qui sera prise" par Téhéran.
Est-ce que les bases militaires et les ambassades au Moyen-Orient pourraient être attaquées ? "Pour les Iraniens, briser la loi internationale a toujours été une ligne rouge", explique Mohammad Amin Nejad, ambassadeur d'Iran en France. "Attaquer un autre pays, c’est comme un péché", affirme l’ambassadeur qui souligne que l’Iran n’a "jamais attaqué un autre pays" depuis au moins 300 ans.
L'Iran va-t-il fermer le détroit d'Ormuz ? "Ça n’a pas été voté"
L’économie mondiale tremble à cause de ces nouvelles tensions, et en particulier à cause de la menace de la fermeture du détroit d’Ormuz situé entre les Emirats Arabes Unis et l’Iran et qui est une voie maritime majeure en particulier pour le pétrole. Le parlement iranien aurait voté cette fermeture, selon les informations rapportées par la presse. Une information contestée : "voté, je ne sais pas, parce qu’il y a eu une discussion", explique Mohammad Amin Nejad, ambassadeur d'Iran en France. "Ça n’a pas été voté."
Il rappelle en outre que "ce n’est pas le Parlement qui dirige le pays", ce qui fait que "même s’ils votent", il faudra encore une confirmation sous forme de loi, et enfin une décision prises par l’État.
Bombardements américains sur les sites nucléaires iraniens : l'AIEA a "pavé la route pour une telle agression"
Les bombardements américains, effectués avec des missiles anti-bunker, ont-ils eu l’effet escompté ? Les équipements nucléaires ont-ils été détruits ? "Moi, comme ambassadeur ici, je n’ai pas encore reçu un rapport" sur les dégâts des bombardements, affirme Mohammad Amin Nejad. "Je ne sais pas."
Est-ce que l’Iran est prêt à accepter une inspection de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) ? L’ambassadeur ne se prononce pas, mais rappelle que l’agence a eu "un comportement politique" et a "pavé la route pour une telle agression", commencée avec Israël puis avec les États-Unis.
"Nous, on était toujours le membre d’un accord signé en 2015 et laissé par les Américains en 2018." Il rappelle que l’Iran a également signé la charte de non-prolifération de l’arme nucléaire.
Cécile Kohler et Jacques Paris prochainement libérés d'Iran ? "J’espère bien"
Alors que les tensions internationales se crispent sur la guerre Iran-Israël, les deux Français détenus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, restent en prison. Ils ont été incarcérés depuis plus de trois ans, leur arrestation étant survenue en mai 2022. Mohammad Amin Nejad, ambassadeur d'Iran en France, assure qu’ils sont vivants. "Je peux vous assurer que l’Iran n’est jamais content d’avoir un prisonnier iranien dans les prisons iraniennes, et encore moins un étranger, qu’il soit Français ou autres."
Leur libération aura-t-elle lieu ? "Bien sûr qu’ils vont être libérés", grâce au travail de la Justice, estime l’ambassadeur. Ce dernier souhaite leur libération. Prochainement ? "J’espère bien."
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !