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Agriculture : "Il y a des tricheurs dans la grande distribution" affirme Agnès Pannier-Runacher

Par Aurélie Giraud

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Agnès Pannier-Runacher Agriculture
Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 1er mars, dans “L’invité politique”.

Crise de l'agriculture : Agnès Pannier-Runacher a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Agriculture : "Il y a des tricheurs dans la grande distribution"

La grande distribution manque-t-elle de patriotisme ? "Ça dépend ! Il y a des tricheurs et il faut les sanctionner. On les connaît, on les sanctionne. Systématiquement ils paient des amendes" assure Agnès Pannier-Runacher. "Il y a aujourd'hui plus de 330 PV qui sanctionnent des distributeurs". "systématiquement, nous taperons au portefeuille". La ministre déléguée précise qu'il y a "des degrés" de triche selon les distributeurs. "Certains sont négligents dans l'étiquetage".

"Il y a quelque chose qui est plus grave, plus impactant. C'est lorsque la distribution monte des centrales européennes pour échapper au droit français et à la loi Egalim" affirme Agnès Pannier-Runacher. Elle souligne avoir déjà "prononcé une amende de 117 millions à l'encontre de Leclerc" pour la centrale Eurelec. "Nous allons durcir le ton, nous renforcerons les amendes" en les doublant ou les triplant. La ministre déléguée "demande à la grande distribution de considérer que dès lors que la production, la transformation ou et l'achat est en France, ce soit la loi française qui s'applique". "Ou alors que la centrale d'achat européenne applique le droit français".

"Le RN instrumentalise les colères des agriculteurs"

La manifestion de la Coordination rurale au pied de l'Arc de Triomphe a donné lieu à des arrestations. Est-il temps d'en finir avec les manifestations ? "La manifestation est un droit constitutionnel, je ne demanderai jamais à personne d'arrêter de manifester" assure Agnès Pannier-Runacher. "Mais tout le monde doit respecter la loi. Si elle n'est pas déclarée, une manifestation est illégale". "Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas écouter la colère des agriculteurs. C'est ce que nous faisons depuis 2 mois en prenant des mesures d'urgence très concrètes".

Comparer la Coordination rurale au RN est à vomir disent les responsables. "Je discute avec tous les syndicats" précise Agnès Pannier-Runacher. "Mais on ne va pas se mentir, "le RN instrumentalise les colères des agriculteurs. Ils posent plus avec les représentants de la Coordination rurale qu'avec d'autres syndicats". Mais pour la ministre déléguée, "le problème n'est pas là. C'est comment certains agissent comme nous pour trouver des solutions et d'autres surfent sur les difficultés et instrumentalisent la colère sans faire de propositions, ou des propositions contradictoires".

"Nous voulons rééquilibrer le rapport de force en faveur des agriculteurs"

Parmi les propositions aux agriculteurs : les prix planchers. Sur quoi sont-ils fondés ? "C'est l'étape ultime de la mise en oeuvre des lois issues des États généraux de l'alimentation" explique Agnès Pannier-Runacher. "Pour trouver une correcte rémunération pour les agriculteurs". "Ces lois ont permis des avancées importantes", mais "elles ne vont pas assez loin". "Les agriculteurs sont dans un rapport de force avec les transformateurs et la grande distribution qui reste défavorable" dénonce la ministre déléguée. Concrètement, "la profession fixera des indicateurs de référence qui tiennent compte des spécificités géographiques. Le prix sera construit sur cette base".

Jean-Jacques Bourdin prend pour exemple la filière du lait. "En 20 ans, sur une brique de lait, les éleveurs ont perdu 4%. L'industrie agroalimentaire a gagné plus de 60% et la grande distribution plus de 180%. Ça ne marche pas". "Nous voulons rééquilibrer le rapport de force en faveur des agriculteurs. La grande distribution est animée par des grands groupes puissants. Ils ont un rapport de force dans la négociation très puissant. Les industriels sont plus éclatés, avec des PME qui souffrent dans leurs négociations". "Et on a des agriculteurs qui doivent aussi se coordonner".

 

 

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