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Un an après, les Champs-Élysées se souviennent et rendent hommage à Xavier Jugelé

Par Benjamin Jeanjean

Un an précisément après la mort du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées, tombé sous les balles d’un terroriste, Emmanuel Macron et Édouard Philippe lui rendent hommage.

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"À la mémoire du capitaine de police Xavier Jugelé, assassiné en ce lieu le 20 avril 2017, victime du terrorisme dans l'accomplissement de son devoir". Telle est l’inscription qui devrait figurer sur la plaque commémorative qui sera révélée ce vendredi 20 avril devant le 104, avenue des Champs-Élysées, un an jour pour jour après la mort de ce policier, tombé sous les balles d’un terroriste juste avant le premier tour de l’élection présidentielle française.

"J’ai demandé ma mutation, les Champs-Élysées me font peur"

Boulangère à quelques mètres du lieu de l’attaque, Hamal se souvient parfaitement des faits. "Brusquement, on a entendu des cris et des coups de feu. On est rapidement sortis pour voir, on a trouvé quelqu’un allongé par terre et des gens qui couraient dans tous les sens. Les magasins ont commencé à fermer leurs rideaux, c’était la panique totale. Des enfants pleuraient, et on ne pouvait rien faire pour eux", raconte-t-elle à Sud Radio avant de confier que le traumatisme est aujourd’hui toujours bien présent. "J’ai été suivie par un psy. Je pense toujours à ce jour-là, je me demande toujours si je vais revenir le soir, s’il y aura un autre attentat ? J’ai demandé ma mutation à cause de ça, parce que j’ai peur des Champs. À n’importe quel bruit, je sors et je me demande ce qu’il se passe", assure-t-elle.

Tenant un restaurant sur les Champs-Élysées, Jacques se réjouit de cet hommage rendu à Xavier Jugelé. "Je trouve ça bien, on n’en a même peut-être pas assez parlé. Il faut lui rendre hommage, à ce garçon-là ! Je vais y aller parce que je trouve qu’il a perdu la vie bêtement, il n’avait rien demandé… Il était là pour nous protéger et il n’a même pas vu arriver le truc. C’est un héros. Étant personnellement dans un quartier touristique, je trouve que la police fait vraiment un travail extraordinaire. Avec les policiers et les militaires qui passent, on se sent plus en sécurité", affirme-t-il.

"On a donné trop de Légions d’honneur à des peoples, là on reconnaît un soldat"

Alors que la victime sera récompensée de l’Ordre national du mérite par Emmanuel Macron et Édouard Philippe, Yves Lefebvre, secrétaire national Unité Police Force Ouvrière, estime que ce geste est tout à fait mérité. "C’est une décoration qui a une valeur symbolique. On a donné trop de Légions d’honneur à des peoples qui défrayaient la chronique dans la presse pour des faits divers et variés. Au moins, là on reconnaît un soldat de la police et de la sécurité de notre territoire, en lutte contre le terrorisme. Un gardien de la paix est un soldat qui lutte tous les jours d’arrache-pied dans des conditions trop souvent déplorables et difficiles", rappelle-t-il.

"Nous sommes des cibles privilégiées parce que Daesh et toutes ses composantes ont clairement démontré leur volonté de tuer du flic et du militaire ! L’être humain n’est pas fait pour lutter quotidiennement contre le terrorisme et avoir cette menace particulièrement pesante sur ses épaules. Le policier ou gendarme sait aujourd’hui que quand il part le matin, il risque malheureusement de ne pas pouvoir rentrer le soir. On fait toujours preuve d’abnégation et de courage, mais les collègues sont de plus en plus fatigués et usés", ajoute-t-il avant de conclure sur une note quelque peu fataliste. "Le risque zéro, on ne l’atteindra jamais, on le sait. C’est une vision purement angélique. Tous les policiers de terrain savent que quand ils partent en mission, quel que soit le lieu, il n’y aura pas de risque zéro. (...) Les Champs-Élysées ne sont pas mieux sécurisés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a un an, et ils ne le seront pas plus dans un ou dix ans...", assure-t-il.

Un reportage de Quentin Vaslin

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