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Mort du juge Lambert : "C’est un témoin capital qui disparaît"

Par Benjamin Rieth

Le juge Jean-Michel Lambert, premier juge d’instruction de l’affaire Gregory, surnommé "le petit juge" a été retrouvé mort à son domicile dans la Sarthe mardi soir.

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Il était surnommé "le petit juge" pour ses nombreuses erreurs dans l’enquête sur la mort du petit Gregory, retrouvé noyé, les pieds et poings liés, dans la Vologne en octobre 1984. Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort à son domicile dans la Sarthe, mardi soir, un sac plastique sur la tête. Si la thèse du suicide semble privilégiée, ce nouveau rebondissement dans l’affaire, un mois à peine après la mise en examen des époux Jacob et de Murielle Bolle, relance encore une fois la machine à fantasme. "C’est proprement dévastateur", selon Philippe Cohen-Grillet, spécialiste police-justice pour Sud Radio qui s’est entretenu mardi soir avec un conseiller du ministère de la Justice. "L’urgence, c’est l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de la mort afin de faire cesser la machine à ragot et mettre fin au cirque médiatico-judicaire. Depuis un mois on n’entend tout et n’importe quoi"

"Il avait lui aussi sa part de vérité"

Premier juge d’instruction dans l’affaire du petit Gregory, largement mis en cause dans ce fiasco judiciaire, le juge Jean-Michel Lambert n’est pas le seul responsable pour Philippe Cohen-Grillet. "Il avait 228 autres dossiers en plus de l’affaire Gregory à instruire. Il y avait plus de 60 magistrats et enquêteurs qui se sont succédé sur cette affaire. L’autopsie a été saccagée, des scellés détruits, les traces d’ADN sont inexploitables. Le juge Lambert a certes commis des erreurs mais il était loin d’être le seul". Pour le journaliste, avec la mort du juge Lambert, "c’est un témoin capital qui disparaît". "Il avait des choses à dire sur son enquête et son déroulé. Il avait lui aussi sa part de vérité", ajoute-t-il. 

Au-delà de cet événement, Philippe Cohen-Grillet fustige "l’espèce d’emballement et de confusion entre le judiciaire et le médiatique". Il met notamment en cause le procureur général Bosc qui a tenu deux conférences de presse depuis la mise en examen des époux Jacob et Murielle Bolle. "Il a allègrement violé le secret de l’instruction. Il a pointé le rôle et la culpabilité de Bernard Laroche. Rappelons que Bernard Laroche était présumé innocent, qu’il a été assassiné et qu’il est mort innocent". Pour le journaliste, "on veut à tout prix présenter une thèse, et on distille des documents". Philippe Cohen-Grillet met notamment en cause la découverte et la publication des "fameux carnets secrets" du juge Simon, deuxième juge d’instruction saisi de l’enquête sur la mort du petit Grégory, "alors qu’il n’a rien fait avancer dans ce dossier"

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