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Trois ans après, la France est-elle toujours Charlie ?

Trois ans après l’attaque contre Charlie Hebdo et le traumatisme qui s’en est suivi, que reste-t-il de la mobilisation nationale à laquelle on avait assisté ?

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C’est bien toute la question. Que reste-t-il du traumatisme qui a mis quatre millions de personnes dans les rues ? Que reste-t-il des grandes phrases qui ont été prononcées alors ? On a mis un petit mouchoir par-dessus les tensions, on a effacé ce qui gênait, on a reconstruit a posteriori le sens de ce rassemblement, et on a fait comme si la France n’était pas traversée par des courants, des lignes de fractures, qui ne font que se creuser. On a réduit ça à un slogan, être ou ne pas être Charlie, tout en refusant de voir ce qu’impliquait le fait que tant de gens, en particulier de jeunes gens, en particulier de confession musulmane, "n’étaient pas Charlie".

Rappelons les faits, tout simplement, contre l’oubli : en janvier 2015, des dessinateurs ont été massacrés parce qu’ils proclamaient leur droit de rire de toutes les religions sans distinction. Ils ont été accusés par des éditorialistes, et de doctes universitaires, même après avoir payé de leur sang, et contre toute évidence, d’avoir ciblé les musulmans, d’être islamophobes, juste parce que, de temps en temps, ils osaient affirmer que l’islam est une religion comme les autres et pouvait être moquée. En janvier 2015, des Juifs ont été tués parce que Juifs, après que la France avait fait semblant de ne pas voir ce qui s’était déjà passé avec Mohamed Merah. Et puis, quatre millions de personnes sont descendues dans la rue pour crier leur horreur de cela, leur refus de voir l’idéologie islamiste imposer sa terreur en France. Et les mêmes éditorialistes ont expliqué que ces gens étaient là pour protester contre le fascisme, contre l’islamophobie, contre tout ce qu’on veut, sauf l’islamisme. Bref, on a tout fait pour faire mentir le réel, pour le maquiller.

Il fallait affronter le fait qu’une part des musulmans, en particulier des plus jeunes, refuse de comprendre qu’en France, on n’impose pas aux non-croyants les dogmes des croyants. Et redire haut et fort, sans tourner autour du pot, que rire un peu de l’islam quand on rit beaucoup du catholicisme n’est pas de l’islamophobie, qu’on a le droit de ne pas vouloir voir l’islamisme imposer peu à peu sa pratique ostentatoire de l’islam, et que la laïcité, conquise de haute lutte contre les bigots catholiques, est aujourd’hui menacée par des bigots musulmans avec la bénédiction de ceux qui y voient un moyen de proclamer leur tolérance et leur amour de l’autre.

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