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L'itinérance mémorielle de Macron polluée par la colère sur le prix des carburants

L'itinérance mémorielle du président de la République, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la fin de la première guerre mondiale, est parasitée par l'actualité et la colère qui monte autour des taxes sur les carburants.

Conseil ministériel délocalisé dans les Ardennes, ce mercredi, pour suivre cette itinérance mémorielle d'Emmanuel Macron. Une itinérance un peu perturbée et polluée, même, par la polémique sur les carburants.

Au fond, à l’Elysée, ils sont intelligents, peut-être un peu trop. Prenez cette expression, ‘itinérance mémorielle’, c’est plus original et sophistiqué que la simple commémoration de la fin de la première guerre mondiale.

Et cette itinérance est maline. On enlève le président de Paris, on le met en province, au contact des Français. On n’avait pas vu ça depuis le général De Gaulle, dit-on.

Elle est aussi habile en voulant faire le parallèle entre les souffrances du passé, les tragédies de la guerre et ce que vivent aujourd’hui les Français face à la désindustrialisation et la crise économique. Habile encore l’idée de tirer les leçons de la guerre, la montée des nationalismes face à la montée des populismes aujourd’hui.

Seulement voilà, ce plan habile, intelligent, peut-être trop, a été conçu à l’Élysée il y a quelques mois. Tout était alors tranquille et personne n’a imaginé que sa mise en œuvre pouvait être polluée par l’actualité.

L’Histoire, que le président aime tant, est bousculée par le quotidien, la chaudière, le diesel. Le temps long de cette histoire percuté par le temps court, l’immédiateté des médias. On voit et on entend donc un président de la République qui parle de tout, des carburants, de la CSG, du pouvoir d’achat, des retraités et, quand même, de la mémoire des Poilus, de la paix en Europe, de la panthéonisation de Maurice Genevois.

De quoi donner le tournis et, en tout cas, brouiller le sens de cette itinérance.

La seule question est de savoir s’il va désamorcer la colère des Français. Et ça va être compliqué. Le président et le gouvernement ont vraiment tardé à prendre la mesure de la grogne qui est devenue colère, pensant que la seule pédagogie sur la transformation écologique allait convaincre les Français.

Ils ont sans doute oublié aussi que la bagnole et les carburants, en France, c’était sacré, comme le prix de la baguette de pain. D’autres gouvernements avant eux, Fillon, Jospin, par exemple, ont connu les mêmes tracas.

Le carburant, aujourd’hui, agrège toutes les frustrations des Français autour du pouvoir d’achat.

Bref, si ce n’est pas Bibi comme le disait Macron hier, qui est responsable de la hausse des carburants, il assume quand même les taxes. Et il devrait vite trouver des solutions et ne pas se défausser sur les régions.

Parce que sinon, Bibi, pardon M. le président de la République, vous allez trinquer dans les sondages.

 

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