Comme le Stade de France a le statut de concession accordée par l’Etat à Vinci et Bouygues, la Cour des Comptes – c’est son devoir – a examiné sa situation financière. Il s’agit d’un pré-rapport, donc nous n'avons pas tous les éléments. On sait simplement que, dans sa conclusion, les magistrats affirment réfléchir à un nouveau modèle économique. Et très clairement ils n’excluent pas la vente du Grand Stade, qui coûte cher à l’Etat.
Pourquoi coûte-t-il cher puisqu’il est entièrement géré par deux groupes privés ? Tout simplement parce que la règle d’un équipement comme un stade, c’est qu’il serve à un club résident qui verse donc un loyer pour s’en servir. Or le Grand Stade est le seul de ce type en France à n’avoir aucun club résident. Du coup il est utilisé pour des matches de foot, de rugby voire des concerts. Et pour compenser le fait que le PSG n’ait pas voulu déménager du Parc des Princes au grand Stade, l’Etat est contraint depuis 1995, de verser chaque année des millions aux deux concessionnaires. Au total 115 millions d’euros. Ce qui est colossal.
Et en plus il y a des travaux à réaliser. C’est un équipement qui date de près de vingt cinq ans et qui n’a fait l’objet d’aucune rénovation. Or dans le cadre des jeux Olympiques de 2024, il est prévu de nombreuses adaptations et remises à niveau. Des travaux que Vinci et Bouygues ont chiffrés à 450 millions d’euros. C’est une somme qu’ils sont prêts à payer – car ils savent que l’Etat n’a pas un sou – mais à condition que leur concession soit prolongée au delà de la date prévue de 2025.
L’Etat n’a encore rien dit. Il a commandité ce rapport à la Cour des Comptes qui conclut assez logiquement qu’une concession qui coûte de l’argent est une aberration. Et qu’il vaut mieux - peut-être - vendre le Grand Stade. Surtout avant d’avoir à payer pour les travaux. Mais cela poserait évidemment un problème avec Vinci et Bouygues. Et puis surtout qui peut acheter un stade qui perd de l’argent ? Le Qatar peut-être ? Ou bien Vinci dont le premier actionnaire est justement le Qatar ? Bref, dans cette affaire une chose est sûre : il y a un problème et que des mauvaises solutions.