Le gouvernement joue la fermeté avec l’interdiction de la manif place de la Concorde. On le voit, le gouvernement mise sur l’essoufflement du mouvement. Cette stratégie de la dramatisation, on voit qu’elle succède à la stratégie de la bienveillance. Jusqu’à présent on disait : on écoute, on comprend, désormais on est passé à un autre stade avec Christophe Castaner. Cette stratégie, on l’appelait auparavant stratégie du pourrissement, celle où on compte sur la fatigue des contestataires et le froid pour les faire reculer, mais également sur l’exaspération des Français. Ces derniers soutiennent en majorité le mouvement mais ne souhaitent tout de même pas être bloqués à cause de lui. Le gouvernement peut espérer tenir ainsi, seulement, si le mouvement s’effiloche, il laissera derrière lui beaucoup d’amertume, de rancune et il pourrait repartir en janvier par exemple, lorsque les nouvelles hausses arriveront. Le gouvernement doit donc trouver d’autres réponses, organiser un dialogue. Mettons nous tous autour d’une table et discutons. Cela permettrait aux gilets jaunes de s’organiser et peut-être même de faire une sorte de cahier de doléances.
Tout ça fait un peu ancien monde certes, on pense à 1968, mais se réunir autour d’une table, ça veut dire qu’on se parler et ça fait baisser la tension. Et puis, souvenez-vous, qu’est ce que la République en Marche ? C’est un mouvement citoyen dont la plupart n’avaient jamais fait de politique, qui étaient très en colère contre les politiques qui ne les comprenaient pas, et bien ils ont créé ce mouvement. Aujourd’hui, ce qui sont au pouvoir devrait prolonger cette démarche et faire vivre la démocratie aujourd’hui avec les gilets jaunes, d’une manière ou d’une autre.