Cela veut dire vivre sobrement. C’est aux Etats-Unis qu’est née cette nouvelle tendance qui prône une vie simple, loin des excès de la surconsommation, avec un ouvrage référence Financial Freedom de Gisela Enders. Le but des frugalistes est de prendre sa retraite à 40 ans. Un papier récent du site Theconversation expliquait qu’il y a peu de frugalistes en France et qu’en général, ils préfèrent ne pas le dire. Mais certains sont frugalistes sans le savoir, ont eu la chance de faire fortune avec leur entreprise par exemple et veulent en profiter avant d’être trop âgés. Leur idée à tous c’est de s’offrir sa retraite en vivant modestement mais avec sérénité. Une sorte de rentier modeste.
Rentier en effet car il faut toucher des rentes pour s’en sortir ! Aux États-Unis où le mouvement est beaucoup plus structuré, avec des réseaux, des blogs etc les frugalistes touchent en moyenne entre 35 et 75 000 euros. Monsieur Money Moustache leur donne les bons tuyaux et les accompagne quand ils se lancent. Toutes sortes d’experts d’ailleurs proposent maintenant des conseils payants pour connaître les bonnes stratégies, les meilleurs placements financiers etc. Ils vivent parfois à l’étranger dans des pays où la vie est moins chère ou à la campagne en vivant de leur potager, on voit les cas les plus variés. Mais c’est intéressant car c’est une réaction à notre époque avec la recherche d’une d’autre forme de bonheur.
Une recherche très calculée car il faut beaucoup de temps pour pouvoir s’offrir une telle vie. Les frugalistes s’inscrivent dans le long terme non pas d’un point de vue carriériste comme la plupart d’entre nous mais dans le but de changer de vie. Ils économisent, investissent, réfléchissent et suivent en général 4 étapes : entrée dans le monde professionnel (vers 20 ans), accumulation d’actifs et volonté de se créer une nouvelle réalité (de 20 à 30 ans), départ volontaire en retraite anticipée (aux alentours de 35 ans), pérennité du nouveau mode de vie (40 ans et plus). C’est une réponse très individualiste au paradoxe de nos sociétés qui prônent le bonheur tout en créant du stress, c’est un autre choix, celui d’un mode de vie alternatif, libre et modeste, une nouvelle forme de marginalité.