Ces conditions de détention sont extrêmement dures. Rappelez-vous le film "Le Pont de la rivière Kwaï" avec le colonel Nicholson qui se retrouve enfermé dans une cage en bambou d’un mètre sur un mètre. Eh bien en 75 ans, les conditions de détention n’ont pas beaucoup changé au Japon. Quelques détails de la détention de Carlos Ghosn ont en effet fuité dans la presse japonaise : il est détenu non pas à Tokyo mais à 40km de là dans une prison, il a une cellule de 4 mètres carrés, il dort sur un futon par terre, et a droit à 3 bols de riz par jour ainsi qu’une une carafe d’eau. C’est la police qui est en contact avec son avocat. Ce dernier n’a pas le droit d’être présent quand Carlos Ghosn est interrogé par la police. Quant à sa famille, il ne peut la voir qu’un quart d’heure par jour en présence d’un policier japonais et uniquement en parlant japonais. Ce qui rend les choses un peu compliqué. On parle donc du Japon comme d’une grande démocratie libérale mais on est encore assez loin des conditions de détention que l’on connaît chez nous.
En ce qui concerne le lanceur d’alerte qui aurait déclenché toute cette procédure, on en sait un peu plus. Il s’agirait d’une personne qui aurait remis un dossier au dirigeant japonais de Nissan. Un dossier à charges donc, préparé depuis quelques temps, selon la presse japonaise. Alors, il y a deux solutions selon cette même presse : cela pourrait être quelqu’un qui a commis les mêmes fraudes que Carlos Ghosn et pour acheter sa propre impunité l’aurait dénoncé, ou bien cela pourrait remonter à l’affaire de l’espionnage chinois en 2011 où Carlos Ghosn était venu jusqu’au journal de 20h pour dénoncer ces faits. À la suite de cette affaire, il avait d’ailleurs décapité plusieurs personnes au sein de l’état-major de Renault, il pourrait donc y avoir une histoire de vengeance. Ce qui est sûr, c’est que le conseil de Nissan se réunit aujourd’hui et démet de ses fonctions Carlos Ghosn.