Une pénurie de cartouches d’insuline complique la vie des diabétiques cet été. En cause : le laboratoire danois Novo Nordisk, qui avait notamment annoncé fin décembre 2024 l’arrêt de nombreux produits, dont plusieurs insulines. Se dirige-t-on vers une absence de l'insuline dans nombre de pharmacies ?
Pharmacies : des pénuries en cascade
"Il faut en revenir à la cause, précise Cyril Colombani, pharmacien dans les Alpes Maritimes. Un des trois gros fabricants d’insuline a annoncé au mois de juin 2025 qu’il arrêtait toute une gamme d’insuline, pour un arrêt prévu en avril 2026. Les stocks s’épuisent déjà rapidement, et de plus en plus de médecins changent d’insuline."
"Cela crée des déséquilibres sur les produits, les prescripteurs voulant changer très tôt d’insuline. Ils se tournent vers des produits Novo Nordisk , et ce laboratoire n’est pas en capacité de faire face aux nouvelles prescriptions." Résultat : des pénuries en cascade dans les pharmacies. "Cela concerne de nombreuses molécules. J’habite près de la frontière italienne : beaucoup d’Azuréens vont acheter leurs médicaments en Italie."
Pénurie de cartouches d’insuline : Cyril Colombani, pharmacien, revient sur ce phénomène, qui risque de durer jusqu’à la fin de l’année 2025 pic.twitter.com/0xncLndz9y
— Sud Radio (@SudRadio) August 13, 2025
Le manque de courage du gouvernement
"C’est le problème pour l’insuline, mais plus largement ce que l’on appelle dans le métier les médicaments matures, utilisés par des millions de Français, et des millions de gens à travers le monde. Ce sont des médicaments sur lesquels l’Etat met une tension énorme sur les prix. Des prix qui n’ont plus rien à voir avec les coûts de fabrication. À force, les laboratoires arrêtent de fabriquer, et l’on se retrouve dans cette situation. C’est le cas de l’insuline, et c’est dramatique car c’est vital pour les diabétiques."
"Nous avons les médicaments mature les moins chers d’Europe, et le gouvernement veut encore gagner de l’argent sur cela. Les laboratoires se focalisent sur les médicaments plus rares et plus rentables. 42% des dépenses de médicaments en France représentent moins de 1% des médicaments vendus. Le gouvernement n’a pas le courage de leur demander de baisser les prix, ce que fait Donald Trump. En Europe, on crée des problèmes de traitements à des millions de de gens. Aux États-Unis, on tape sur les médicaments chers qui n’apportent pas grand chose à la population."
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