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Malgré l'affaire Weinstein, la magie de Cannes opère toujours pour les fans

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que s’ouvre ce mardi soir la 71ème édition du Festival de Cannes, l’ombre d’Harvey Weinstein, bien réelle, ne suffit pas à décourager les fans les plus fidèles.

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C’est avec moins de grandes stars américaines et sans grands films hollywoodiens que le maître de cérémonie Édouard Baer lancera ce soir le 71ème Festival de Cannes, avec notamment les vedettes espagnoles Penelope Cruz et Javier Bardem prévues sur le tapis rouge. Une édition 2018 où le nom de Harvey Weinstein, le producteur américain accusé de nombreux viols et harcèlements sexuels sur des femmes, sera évidemment évoqué. "Je ne sais pas si cette histoire va faire changer les choses, mais on sent que c’est beaucoup moins gai, je trouve. Les Américains ne viennent pas cette année !", déclare une passante au micro de Sud Radio.

Pour une autre, habituée des lieux, le problème dépasse la figure du producteur américain. "Harvey, je le voyais chaque année, j’ai des photos de lui ! C’est vrai qu’il n’a pas l’air d’un moine ou d’un saint, c’est sûr, mais vous savez dans ce milieu c’est comme dans beaucoup de milieux… C’est un obsédé, mais il y en a tellement des obsédés, et ceux-là il faut les soigner !", affirme-t-elle, rapidement rejointe par une autre passante : "Il y en a d’autres, énormément, qui sont encore cachés ! Du jour au lendemain, ça va se réveiller tout ça ! Parce que la femme parle, et elle a bien raison de se défendre...".

Festival de Cannes 2018 (©Lionel Maillet - Sud Radio).jpg

"Quand Sharon Stone arrive, on a tous des frissons !"

Malgré cela, certains continuent inlassablement de faire le pied de grue en quête d’un autographe d’une photo souvenir. Cela fait 30 ans que Nicole Lopez descend de la Drôme pour venir au Festival de Cannes, et elle ne s’en lasse toujours pas. "Je viens pour rêver, pour ne plus entendre la politique à la télévision ! Voir des beaux garçons et des belles filles, c’est toujours très agréable… J’aime beaucoup Sharon Stone, quand elle arrive on a tous des frissons !", raconte-t-elle avant d’évoquer la patience nécessaire à tout bon fan désireux de décrocher un regard ou un autographe. "Je suis là depuis dimanche, et comme tout se joue au cm², il faut avoir énormément de patience ! Mais le cinéma, c’est l’école de la patience n’est-ce pas ? Hier, nous sommes restés jusqu’à minuit avant d’accrocher nos escabeaux aux barrières", explique-t-elle.

Celle qui compte des milliers d’autographes au compteur pourrait toutefois arrêter prochainement d’arpenter les abords des célèbres marches rouges. "Julianne Moore, Susan Sarandon… J’ai toutes les photos, tous les autographes ! Mais maintenant, il va falloir que je m’arrête parce que ma maison n’est pas suffisamment grande, je vais devoir pousser les murs !", s’amuse-t-elle.

"C’est surtout après le festival que les résultats commerciaux arrivent"

Si l’impact culturel et artistique du festival est indéniable pour la ville de Cannes, les retombées économiques, elles, sont moins évidentes selon Jean-Pierre Venou, de l’association de commerçants Cannes Prestige. "Immédiatement, il est évident que les gens ne travailleront pas forcément, si ce n’est les restaurants, les hôtels, les loueurs de smoking, de vêtements, etc. C’est surtout après le Festival que les résultats se font au niveau du commerce local. Ce sont des gens qui se déplacent dans le monde entier, à partir du moment où ils ont un achat à faire, qu’ils soient à Tokyo, à New York, ils n’attendent pas ! Ce sera donc un achat parce qu’ils vont avoir le temps, et on a la chance d’avoir le Palais des Festivals en plein centre-ville, avec toutes les boutiques autour", déclare-t-il.

Un reportage de Lionel Maillet

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