Tant en France qu’à l’international, l’annonce du décès de Brigitte Bardot à 91 ans a provoqué un véritable tremblement de terre. Symbole de l’émancipation féminine, elle a également été un modèle d’engagement dans la lutte pour la préservation des animaux. Dotée d’un caractère bien trempé et connue pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, l’ancienne vedette fut l’une des dernières tolières de cette France des années 60.
Au micro de Jacques Cardoze, dans l’émission de Sud Radio, le débat a été lancé : Brigitte Bardot pourrait-elle faire une bonne Marianne en 2026 ?
Les arguments en faveur
Pour ses partisans, Brigitte Bardot incarne plusieurs valeurs fondamentales qui pourrait faire d’elle la Marianne Française. Sa lutte précoce pour l’émancipation des femmes, notamment son soutien à l’avortement avant même la loi Veil, la positionne comme une figure de courage et de liberté. En effet en 1973, alors qu’elle était au sommet de sa carrière, Bardot prenait la parole pour dénoncer l’injustice faite aux femmes contraintes de subir des avortements clandestins et dangereux. En expliquant que les femmes sans moyens financiers ou sociales étaient les premières victimes de pratiques illégales : « Les femmes qui n’ont pas les moyens sont celles qui pâtissent de tout ça et qui ont des enfants abîmés ou meurent… alors il faut que ce soit légal et que plus personne ne risque d’en mourir. »
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Cause animal
Son engagement en faveur de la cause des femmes s’inscrit dans une démarche de défense de la liberté individuelle et du droit de décider pour soi-même. Son franc-parler et son courage ont permis d’ouvrir le débat et de soutenir la loi Veil qui, quelques mois plus tard, allait légaliser l’avortement en France.
Brigitte Bardot est également saluée pour son engagement écologique et pour la cause animale. Ses contemporains soulignent sa vision avant-gardiste : « Elle était écologiste au sens propre… elle parlait de pollution avant que ce soit à la mode », rappelait un intervenant. Son combat pour la préservation animale est également l'une des caractéristiques de sa carrière post-cinéma, symbole d’un engagement bien réel. Son franc-parler, son refus de se plier aux codes, et son indépendance totale de la sphère médiatique ont fait d’elle un symbole de liberté « Elle a cette liberté assumée, quels que soient les combats qu’elle mène ».
Patriotisme
Son patriotisme et son rayonnement international renforcent également son profil de Marianne potentielle. Dans les années 60, elle était perçue comme une ambassadrice de la France, et le général de Gaulle lui-même avait déclaré : « La France, c’est moi et Brigitte Bardot », soulignant son rôle symbolique dans la représentation du pays.
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Une femme épanouie et autonome
Enfin, son mode de vie, assumé et libre, fait d’elle un modèle de femme indépendante, ayant vécu selon ses propres règles, refusant la surexposition médiatique et imposant son rythme, : « Elle a cette liberté assumée, à la fois sur le fond, pour dire ce qu’elle pense, et sur la forme, pour choisir comment elle s’exprime” témoigne Magali Vicente. Cette indépendance totale, à la fois personnelle et intellectuelle, est un héritage de la France des années 60, où elle incarnait une femme épanouie et autonome.
Prises de positions politiques
Cependant si les hommages pleuvent depuis dimanche, de nombreuses personnes ont aussi remis en cause l’actrice du Mépris. Ses condamnations pour propos racistes et ses liens avec certaines formations politiques controversées compliquent la perspective : « On ne compartimente pas. Brigitte Bardot, c’est un tout », expliquait Thierry Guerrier.
D’autres rappellent que le concept même de Marianne a évolué : il ne s’agit plus de mettre une personnalité derrière l’icône républicaine. Brigitte Bardot, avec ses prises de position polarisantes et ses propos controversés, pourrait diviser plus qu’unir, ce qui va à l’encontre de l’image fédératrice de Marianne. Comme le souligne Magali Vicente : « La Marianne, ça va au-delà. On parle plutôt d’une voix collective. »
Enfin, sa carrière de femme d’opinion, après le cinéma, est jugée plus discutée que son parcours artistique : « La première partie, quand elle était actrice, éclatante. La deuxième partie, comme femme d’opinion, est plus discutable », résume Jérôme Dubus.
Une icône complexe
Brigitte Bardot reste donc une figure complexe, à la fois admirée et controversée. Son engagement pour les femmes et les animaux, son indépendance et son charisme, contrastent avec certaines de ses prises de position polémiques. Le débat sur sa capacité à incarner Marianne en 2026 révèle autant les fractures de notre société que la fascination que suscite cette icône intemporelle.