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Jean-Baptiste Noé : "C'est la fin de l'illusion européenne"

Jean-Baptiste Noé, professeur de géopolitique, rédacteur en chef de la revue "Conflits" et auteur du livre "Le déclin d'un monde" (Éditions L'Artilleur), était l'invité de "Bercoff dans tous ses états".

Jean-Baptiste Noé
Jean-Baptiste Noé, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Selon Jean-Baptiste Noé, l'époque du mythe de la suprématie européenne est révolue.

 

Jean-Baptiste Noé : "On se rend enfin compte que les autres sont différents"

"C’est la fin de l’illusion européenne. Les Européens ont cru pendant deux siècles que les autres étaient identiques à eux. Que les autres cultures, les autres peuples étaient des sortes de clones des Européens. Et donc qu’on pouvait leur imposer nos valeurs, nos systèmes politiques et économiques. Et puis, on s’est réveillés avec la gueule de bois, on se rend compte que les autres sont différents. Et non seulement ils sont différents, mais ils ne veulent pas être comme nous. Ils veulent être fidèles à leur histoire, leur culture, leur identité.

L’Europe, qui a vécu depuis 70 ans dans le mythe de la paix, avec la guerre en Ukraine, on s’est rendu compte que la guerre était une réalité. Ce mythe-là comme quoi depuis 1945 nous sommes en paix a été dramatique pour l’Europe. Il y a eu la guerre en Yougoslavie, la guerre entre l’Irlande et le Royaume-Uni… On a voulu se masquer cette réalité de la guerre. L’une des vertus de la guerre en Ukraine est de briser ce mythe."

"La pensée magique, ça ne marche plus"

"Avant, l’Ukraine, c’était un monde peuplé de nains au milieu de deux géants. Et ça, on ne voulait pas le voir. On ne voulait pas le voir parce que ça bouleverse toute notre conception du monde, et ça modifie notre manière d’être par rapport au monde. C’est beau de dire qu’on peut faire la guerre pour faire avancer la démocratie et qu’on a le rôle du prince charmant et de la baguette magique. Ou plutôt la pensée magique : 'je veux que les autres soient pacifistes, donc ils vont l’être'. On est des démiurges.

Et ça, ça ne marche plus. On se rend compte qu’on a des populations qui veulent être modernes, qui veulent avoir les dernières technologies, des baskets Nike, mais qui ne veulent pas être américanisées. Ils veulent la modernité, mais pas l’occidentalisation", a expliqué Jean-Baptiste Noé.

 

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Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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