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Élection présidentielle : Emmanuel Macron "ne peut pas réfréner son propre mépris"

C'est reparti pour un tour. Dimanche 24 avril dernier, Emmanuel Macron a été réélu à la tête du pays pour les cinq prochaines années. Quels sont les enjeux à venir pour le nouveau président de la République ? Pour en parler, Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

Pierre-Yves Rougeyron
Pierre-Yves Rougeyron, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio

Emmanuel Macron est entré une seconde fois dans l’histoire de la Vème République. Dimanche 24 avril, il a été réélu à la tête du pays, au soir du second tour de l’élection présidentielle. Une élection qu’il a remportée avec plus de 58% des voix face à Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national. Alors que l’heure est encore aux réactions politiques, focus sur les enjeux qui attendent le chef de l’État pour son prochain quinquennat.

Élection présidentielle : la lourdeur du système

La victoire est nette. L’avenir un peu moins. Emmanuel Macron a été réélu dimanche 24 avril dernier après un second tour d’une élection présidentielle fortement marquée par l’abstention. Il s’est imposé avec plus de 58% des voix face à la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, au terme d’une finale identique à l’élection présidentielle de 2017. Les enjeux qui attendent le nouveau président de la République sont nombreux.

Pour en parler, André Bercoff reçoit sur Sud Radio Pierre-Yves Rougeyron, président du cercle Aristote, think tank souverainiste français. À l’annonce des résultats, explique-t-il, Pierre-Yves Rougeyron a ressenti "une absence de surprise". "Nous sommes face à un système en décomposition. C’est un système lourd. Ce qui caractérise notre système, c’est sa lourdeur. Il a usé de toute sa lourdeur durant l’entre-deux tours. Il pèse 58% des exprimés, 38% des inscrits, avec une abstention de 17 millions de gens", lance-t-il.

Une amplification de l’élection présidentielle de 2017

Pour ce second tour de l’élection présidentielle, l’affiche était la même qu’en 2017. Mais pour Pierre-Yves Rougeyron, l’élection de 2022 va plus loin. "Il y a une part d’approfondissement de ce qui s’est passé en 2017. Les zones périurbaines et rurales qui s’opposent à une partie de la marche vers l’abîme du pays se sont affermies. Marine Le Pen y a amplifié les scores qu’elle avait. De son côté, Emmanuel Macron a amplifié son emprise sur des classes d’âge sociales et urbaines médiadépendantes qui sont aujourd’hui le cœur du pouvoir, et qui ont été rejoints par une partie non-négligeable des électeurs de Jean-Luc Mélenchon", ajoute le militant souverainiste.

Pierre-Yves Rougeyron ne porte pas Emmanuel Macron dans son cœur. "Le président de la République ne peut pas réfréner son propre mépris. C’est ce qu’il y a de plus unitaire et de plus unifiant dans sa caste. Il fera ce qu’il a toujours fait. Il a déjà commencé durant son investiture avec le faux hymne, le faux drapeau. Tout cela annonce la couleur. Il prend les symboles qui unifient sa classe dans la post-France. L’Europe, pour les macronistes, c’est l’idée annihilatrice de la France", lance-t-il.

Du mépris du peuple au mépris par le peuple

Un trait de caractère qui, d’après le fondateur du Cercle Aristote, coûtera cher au chef de l’État. "On peut essuyer les crachats, mais quand on s’en prend au fond de survie des populations, il y a forcément une réaction", estime-t-il. Un cynisme assumé qui d’après le sociologue Michel Maffesoli, traduit "la fin d’une époque, la fin de l’idéal démocratique". "Mais cela peut s’inverser. Le mépris adressé au peuple se transforme en mépris adressé par le peuple. Actuellement, un élu représente un peu moins de la moitié de la population. Il est un vrai minoritaire dans le pays", pense-t-il.

"Les populations attendent deux choses : une effectivité de l’action publique et le retour dans un récit. À tous les étages, la France peut se donner le privilège de nier des parties entières de sa population, de son intelligentsia, de gens qui créent de la richesse. Macron a été élu par une majorité inactive et qui donne des leçons à ceux qui assument la réalité du pays", conclut Pierre-Yves Rougeyron sur Sud Radio.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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