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Vincent Labarthe (élu et agriculteur) : "J'ai vécu un abattage qui s'est très mal passé"

INTERVIEW EXCLU SUD RADIO - Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie, en charge de l’agriculture, était l'invité de Patrick Roger dans le Grand Matin. Il est notamment revenu sur son expérience, en tant qu'agriculteur, d'un abattage qui s'est particulièrement mal déroulé par le passé.

Vous avez entendu hier les annonces d'Annie Genevard sur Sud Radio. Elle a notamment promis la mise en place d'un comité avec des représentants vétérinaires, d'agriculteurs etc... Où en est la situation ce mercredi ?

Les agriculteurs restent fortement mobilisés. La mobilisation est toujours importante en Occitanie, mais aussi dans le reste du pays. Il est désormais indispensable d’apporter des réponses concrètes à des agriculteurs en plein désarroi, qui dénoncent la gestion de la crise, notamment après les événements survenus en Ariège.

"C’est un sujet qu’il faut vraiment prendre à bras-le-corps"

Vous, Vincent Labarthe, vous êtes dans les deux camps, à la fois impliqué en politique et en même temps agriculteur, donc vous connaissez particulièrement bien le dossier. Comment vivez-vous la situation ?

J'ai aussi une particularité : sur mon exploitation, j’ai vécu deux abattages totaux. Le premier avait été mal géré. On nous avait conseillé de conserver quelques animaux, qui ont finalement contaminé, trois ans plus tard, ceux que nous avions rachetés.

C’était dans les années 1985, bien avant que je m’installe. Et malheureusement, je sais exactement de quoi je parle. C’est un sujet qu’il faut vraiment prendre à bras-le-corps et pour lequel il faut impérativement trouver le bon protocole.

Aujourd’hui, il semble que le protocole retenu soit l’abattage, mais je ne peux pas me résigner à pratiquer l’abattage sans être certain qu’il n’existe pas d’autres solutions.

Qu'est-ce qui pourrait être mis en place alors ? Vous avez accepté l'abattage total de votre troupeau, mais ensuite ?

Malheureusement, dans un élevage, c’est toujours compliqué de parler de sentiments, parce qu’il faut aussi raisonner de manière économique.

Moi, ce que j’ai vécu, je ne veux que personne ne le revive. Il faut donc impérativement que le protocole réponde clairement aux définitions établies par les scientifiques et, surtout, qu’il réponde concrètement aux besoins sur le terrain, pour éviter que ça recommence. Parce que je peux vous assurer que la deuxième fois que vous abattez, les banques ne vous suivent plus, les voisins vous regardent de travers… C’est vraiment très compliqué.

C’est pour ça qu’il faut analyser sérieusement le protocole proposé par les chambres d’agriculture et les représentants syndicaux.

"ll faut aussi savoir prendre du recul et analyser les choses"

 Quel message vous faites passer à vos collègues agriculteurs qui sont mobilisés sur les barrages ?

Ce que je veux dire à mes collègues agriculteurs, c’est que je comprends la mobilisation. Mais il faut aussi savoir prendre du recul et analyser les choses comme elles doivent l’être. Cette crise cristallise beaucoup de tensions et il faut absolument que nous trouvions des solutions.

Il faut tout faire pour évaluer la situation et, je l’espère, pouvoir éviter l’abattage. Mais il ne faut pas oublier non plus, en toile de fond, la question du Mercosur, qui reste un sujet extrêmement préoccupant pour l’agriculture française.

Vous pouvez retrouver l'interview intégral ici. Retrouvez aussi Le Grand Matin Sud Radio

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