Gravement blessée au genou gauche après une chute à l'entraînement la semaine dernière, la Suissesse Lara Gut-Behrami a dû renoncer jeudi à sa fin de saison, et donc à défendre son titre olympique du super-G aux JO-2026.
La Tessinoise de 34 ans souffre d'une rupture "du ligament croisé antérieur et du ligament latéral interne", ainsi que d'une lésion méniscale, diagnostic tombé mercredi soir et révélé jeudi par la fédération suisse.
"Je me faisais une toute autre idée des prochains mois et me réjouissais de cette saison de ski", raconte la championne, qui rêvait jusque-là d'achever en apothéose sa carrière, l'une des plus belles du ski alpin, sur le domaine italien de Cortina où elle a souvent brillé.
Mais plutôt que de raccrocher les skis sur une blessure, la double tenante du globe de cristal (2016, 2024), numéro deux mondiale la saison dernière, laisse désormais "son avenir ouvert", selon Swiss Ski.
"Pour l'instant mon objectif est de me remettre de cette blessure et de retrouver toutes mes capacités. Seulement à ce moment-là, je saurai ce que la suite me réserve", explique-t-elle.
- Deux titres mondiaux à Cortina -
Opérée "dans le courant de la semaine prochaine", d'après sa fédération, la skieuse de Comano était tombée jeudi dernier lors d'un entraînement de super-G sur la piste américaine de Copper Mountain, dans des conditions dégradées par la faible visibilité.
Lara Gut-Behrami franchit une porte lors du Super-G de Beaver Creek, le 15 décembre 2024 dans la station du Colorado
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Si la nature exacte de sa blessure n'a pu être établie qu'après son rapatriement dimanche en Suisse, l'inquiétude avait été immédiate, d'autant qu'elle s'était déjà gravement blessée au genou gauche aux Mondiaux-2017 de Saint-Moritz.
Alors patronne du circuit mondial, elle avait subi plus de deux ans de galères sportives avant de renaître à partir de 2020, retrouver ses marques en géant et s'installer parmi les reines de la vitesse.
Les JO-2026 de Milan-Cortina, "organisés dans sa seconde patrie, l'Italie", étaient son "dernier grand objectif" et "son absence se fera lourdement sentir", comme athlète et "en tant que personne", a déploré Beat Tschuor, l'entraîneur en chef des Suissesses.
Sacrée en super-G aux JO-2022 de Pékin, Lara Gut-Behrami appréciait particulièrement le domaine de Cortina, où elle a décroché deux titres mondiaux en 2021 (géant et super-G), ainsi que quatre de ses 48 succès en Coupe du monde.
- Distance et ténacité -
"Nous avons récemment vécu des drames dans le monde du ski, avec la disparition de jeunes athlètes. Je considère qu'une blessure au genou, aussi complexe soit-elle, ne peut être considérée comme une tragédie", a cependant relativisé la championne, avec le recul qui la caractérise.
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Depuis sa première grave blessure et les pénibles années qui avaient suivi, entre réathlétisation et manque de sensations, la Tessinoise avait développé un rapport singulier à sa discipline, s'attachant à perfectionner ses gestes plus qu'à viser des résultats.
Interrogée début octobre sur le talent en ski alpin, lors d'une journée presse de Swiss Ski, elle l'avait défini comme "la ténacité quand les choses ne fonctionnent pas", elle qui s'était pourtant révélée comme ado éclatante de facilités.
Après une préparation estivale sans nuage, la native de Lugano avait débuté sa saison par une troisième place fin octobre au géant de Sölden, soit son 101e podium en Coupe du monde.
"Je m'énerve encore comme lors de ma première année lorsque quelque chose ne fonctionne pas. De ce point de vue, je ne ressens pas encore la retraite imminente", plaisantait-elle début octobre.
Par Coralie FEBVRE / Lausanne (AFP) / © 2025 AFP