Ce jeudi, Jean-François Achilli a rebondi sur l'actualité politique liée au budget. Sébastien Lecornu entend réunir les partis sur des "priorités absolues" comme la sécurité, l'agriculture et l'énergie, en soumettant ensuite ces discussions à des votes au Parlement. Le Sénat s'attaque aujourd'hui au projet de budget de l'Etat pour 2026.
Jean-François Achilli :"Quand la nostalgie du 49-3 s’empare de certains politiques... Un ancien président peut dire ça : « il ne faut jamais se priver d’une disposition constitutionnelle. » François Hollande, d’une formule, a entrouvert la porte à un éventuel retour de cet article 49.3 de la Constitution, auquel le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis de ne pas avoir recours pour faire passer le budget 2026. Et ce pour obtenir justement la non-censure du Parti Socialiste"
"Quel est le constat ? Le seul volet recettes du budget a été rejeté à l’unanimité sauf une voix, du jamais vu. Quant au budget de la sécu, les sénateurs l’ont tellement transformé qu’il revient à la case départ à l’Assemblée Nationale. Tout est à refaire et il ne reste que 26 jours avant la date butoir pour le vote. Deux mois d’intenses débats budgétaires ont donc mené à une impasse totale. Les différents partis, à l’inverse de ce qui se pratique ailleurs en Europe, ont fait la démonstration qu’ils sont dans l’incapacité de trouver des compromis. C’est d’autant plus vrai que nous sommes à trois mois des élections municipales et à un an et demi de la présidentielle : imaginez des candidats votant des textes contre-nature à Paris et expliquant des choix contraires chez eux en campagne sur le terrain. Le compromis, oui, mais pas la compromission, pour des électeurs qui dans un même temps, c’est un paradoxe, aspirent majoritairement à une forme de stabilité : oui à un changement de système mais non au chaos"
"Olivier Faure a mouillé sa chemise, préférant négocier pied à pied et obtenir des résultats plutôt que de censurer. Mais il n’aura plus rien à la sortie sans vote du budget. Alors certains socialistes se prêtent à rêver : et si Sébastien Lecornu, finalement, déballait le 49-3 qui a été remisé au grenier ? Mais qui va officiellement le demander à l’autre ? Le PS, au-au risque de se renier, ou le gouvernement, au risque d’être humilié ? Le 49-3, oui, mais à quel prix ?"
Retrouvez du lundi au jeudi à partir de 9h05 l'édito de Jean-François Achilli dans la Verité En Face