"J'ai entendu ce week-end devant des confrères journalistes, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, suite à la dissolution de 2024 et à la difficulté de créer une majorité, découvrir ce que c'est que le parlementarisme. Comment la représentation nationale, comme son nom l'indique, représente les différentes tendances de ce pays.
"Il faut du courage, il faut de l'écoute"
Donc ces responsables politiques de l'univers macronien considèrent qu'il faut être conciliant, il faut les écouter, il y a de la diversité, il faut prendre les avis des uns et les avis des autres. Le budget, « on va y arriver », en consultant ici, en consultant là, en retenant les idées, les bonnes idées des uns, les suggestions pertinentes des autres. Il faut du courage, il faut de l'écoute.
Mais c'est extraordinaire que cette ancienne majorité républicaine et présidentielle découvre le fonctionnement de la République. Lorsqu'en 2022, le président de la République, après sa réélection face à Marine Le Pen a animé les élections législatives pensant qu'il allait gagner, les électeurs français ont renvoyé une assemblée nationale avec une majorité relative. Ils n'avaient pas la majorité absolue.
. @perikolegasse :"Le gouvernement s'est enfermé, on n'écoute pas et aujourd'hui l'ancienne majorité parlementaire découvre qu'il y a des parlementaires" #LaFranceDansTousSesEtats pic.twitter.com/yQ70newZHW
— Sud Radio (@SudRadio) October 27, 2025
"C'est ainsi que fonctionnent les bons régimes"
Et là, beaucoup d'experts lui ont dit, c'est le moment justement d'ouvrir un peu votre majorité, d'aller voir Les Républicains, d'aller voir les Socialistes, d'aller voir ceux de l'axe fréquentable, en rejetant les extrêmes, pour gouverner la France selon les propositions des uns, selon les gestions des autres.
Et peut-être que si le gouvernement de Madame Elisabeth Borne s'était ouvert aux avis des autres partis qui composent l'Assemblée nationale, qui représentent le peuple français, peut-être que la réforme des retraites aurait été menée de façon plus pertinente, plus adaptée, à l'écoute des uns, à l'écoute des autres, et c'est tout simplement la vie parlementaire dans toutes les démocraties occidentales et européennes. C'est ainsi que fonctionnent les bons régimes.
"C'est trop tard"
Eh bien non, le gouvernement s'est enfermé à coups de 49.3. Jamais, sous aucun mandat présidentiel, les différentes forces d'opposition, y compris celles qui étaient constructives, n'ont été aussi peu écoutées. Et aujourd'hui, avec la dissolution c'est le bouquet, l'Assemblée nationale est totalement ingouvernable. On se rend compte que c'est trop tard, 25 mois après les faits.
Les ans, les mois, passent, et l'ancienne majorité présidentielle, découvre aujourd'hui qu'il y a des parlementaires, avec des groupes de sensibilité différente, qui apportent chacun une contribution, une réflexion, et que si on veut bien entamer un processus de consensus et d'écoute de l'autre, on peut arriver à des projets de loi qui tiennent la route, et rassembler quelques fois sur des sujets communs, le peuple français.
Maintenant ils essayent de faire ça, mais vu la configuration nationale, vu la catastrophe de la dissolution, la haine qui s'est installée, trois groupes qui ne peuvent pas travailler ensemble, c'est trop tard. On regrette que cet acte de lucidité et de courage, quelque part, n'ait pas été présent dans la conscience de la majorité présidentielle en 2022."
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