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Les médecins libéraux maintiennent leur appel à la grève en janvier

L'ensemble des syndicats de médecins libéraux maintiennent leur appel à une fermeture des cabinets à partir du 5 janvier, dénonçant le projet de budget de la Sécu voté mardi, et plus généralement une politique gouvernementale "piétinant" leur profession.

Fred TANNEAU - AFP/Archives

L'ensemble des syndicats de médecins libéraux maintiennent leur appel à une fermeture des cabinets à partir du 5 janvier, dénonçant le projet de budget de la Sécu voté mardi, et plus généralement une politique gouvernementale "piétinant" leur profession.

Les six syndicats appellent également à une manifestation à Paris le samedi 10 janvier.

"Jamais un gouvernement n'avait accumulé autant d'attaques" contre la médecine libérale "en si peu de temps", indiquent les six syndicats de médecins représentatifs des généralistes et spécialistes libéraux, et six organisations d'internes et de jeunes médecins.

Les syndicats, qui avaient annoncé le 26 novembre leur grève unitaire, ont obtenu plusieurs concessions pendant la discussion parlementaire sur le budget de la Sécu.

Ainsi ont disparu la possibilité pour le directeur de l'Assurance maladie d'imposer unilatéralement des baisses de tarifs dans les activités présentant une rentabilité "excessive", et la surtaxe sur les suppléments d'honoraires.

Mais le texte comporte toujours des dispositions qu'ils rejettent farouchement, comme la possibilité d'amendes aux médecins qui n'alimentent pas ou ne consultent pas le dossier médical partagé (DMP) de leurs patients.

"Le DMP ne sert à rien, on ne retrouve rien dessus. Trouver les 4 dernières prescriptions ca va, mais pour le reste" il est bien trop difficile à consulter, estime le docteur Patricia Lefébure, présidente de la FMF (médecins généralistes).

Si c'était "un outil efficace, utile", il serait accepté, a-t-elle indiqué. "Le jour où l'intelligence artificielle permettra de faciliter les recherches, ca sera super".

"Comment peut on imposer des sanctions qui pourront aller jusqu'à 100.000 euros par établissement ou 25.000 euros par médecin pour la non-utilisation d'un outil qui ne marche pas", s'étrangle également Philippe Cuq, le président du Bloc (chirugiens, anesthésistes, gynécologues obstétriciens).

Une "baisse autoritaire" des tarifs

Le texte actuel du budget de la Sécu laisse par ailleurs subister une possibilité de "baisse autoritaire" des tarifs de l'Assurance maladie sur les actes techniques.

"Le directeur de l'Assurance maladie va pouvoir décider seul de certains tarifs", dénonce Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France. "Quelle confiance peut-on accorder à un accord conventionnel si une décision de l'Assurance maladie peut tout changer? ".

Le texte supprime aussi les remboursements de l'Assurance maladie pour les ordonnances faites par les médecins non conventionnés - sauf, bizarrerie du texte soulignée par Philippe Cuq, pour les "soins prescrits par ces médecins à titre gracieux, pour eux-même et pour leurs proches".

Mais le budget pour la Sécu n'est pas le seul motif de colère. Les généralistes dénoncent également le projet de loi contre la fraude en cours de discussion parlementaire.

Selon le texte, l'Assurance maladie pourra "imposer" aux médecins qui prescrivent plus d'arrêts de travail que leurs pairs "comparables" une "mise sous objectifs": les médecins seront tenus de réduire leur prescription, et pourront encourir in fine des sanctions financières s'ils n'obtempèrent pas.

Les organisations rappellent également leur opposition aux propositions de loi Garot et Mouillé, en cours d'examen au Parlement, et qui visent toutes les deux à restreindre la liberté d'installation des médecins pour mieux lutter contre les déserts médicaux.

Côté syndicats, le communiqué est signé par Avenir Spé/Le Bloc, CSMF, FMF, MG France, SML et UFML.

Il est également signé par l'Isnar-IMG et l'Isni (internes), et par ReAGJIR, Jeunes Médecins, Médecins pour Demain (jeunes médecins) et les Comeli (comités locaux de médecins libéraux).

Le Bloc organise un "exil" à Bruxelles de praticiens de blocs opératoires à partir du 11 janvier, pour échapper à la réquisition des autorités sanitaires. Selon Philippe Cuq, 2.000 chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et anesthésistes se sont déjà inscrits pour bénéficier du transport en bus et des chambres d'hôtels réservés par le syndicat.

Par Laurent BARTHELEMY / Paris (France) (AFP) / © 2025 AFP

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