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L'avis tranché de Françoise Degois : « la défense de Sarkozy est lunaire »

OPINION SUD RADIO - Dans son édito du jour, Françoise Degois s'insurge contre les arguments avancés par Nicolas Sarkozy, condamné à 5 ans de prison dans le financement libyen de sa campagne 2007, et son entourage. Et souligne le danger démocratique qui guette quand on tape régulièrement sur la justice.

degois sarkozy
Françoise Degois, éditorialise Sud Radio

« Ce que j'entends et que je lis sur cette affaire, la défense forcenée de Nicolas Sarkozy par une immense majorité d'élus de droite et d'éditorialistes est tout simplement lunaire, estime ce lundi notre éditorialiste Françoise Degois, dans le Grand Matin Sud Radio. Avec un seul credo : « Les juges sont politiques et le dossier est vide. La preuve, ils s'appuieraient sur un document faux. » Sauf que ce document, l'équipe Sarkozy a tenté de le faire annuler à trois reprises et a été déboutée à trois reprises. L'argent n'a jamais été retrouvé ? C'est archi faux. Des millions d'euros ont été déposés sur des comptes offshore appartenant au fameux Ziad Takieddine qui les retirait en espèce. On appelle ça un pacte de corruption. Qu'importent le réel, les centaines de pages d'accusations, les années d'enquête. Surtout, seul compte le message politique. »

« Sarkozy n'a pas le droit de tirer à bout les rouges sur les juges »

« Depuis 3 jours, les juges sont des juges rouges. Nicolas Sarkozy est une victime et l'Etat de droit, ça ne marche pas. L'ancien président clame son innocence et il a le droit de le faire, bien sûr. Il annonce qu'il va se battre et il a le droit de le faire. Mais il n'a pas le droit de tirer à bout les rouges sur les juges. C'est insupportable et ça fait des années que ça dure. Je le rappelle, Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq reprises. »

« Sarkozy, Le Pen, Dati : trois politiques dans la tourmente et toujours les mêmes arguments »

« Je veux bien qu'à chaque fois, ce soit des bolcheviques avec le couteau entre les dents. Mais la réalité, c'est que cet homme perd tous ses procès. Il n'est pas le seul. On a eu la version Marine Le Pen. Et c'est l'avenir, d'ailleurs, de Rachida Dati, qui connaîtra, je le rappelle, la date de son procès pour corruption aujourd'hui. Trois politiques dans la tourmente et toujours les mêmes arguments. C'est la justice qui est politique et nous sommes d'innocents victimes. »

«  Taper sur la justice, c'est taper sur la démocratie »

« Tout cela est dangereux parce que les magistrats sont menacés de mort à tel point que six mois après le jugement de Marine Le Pen, le premier président de la Cour d'appel de Paris, c'est-à-dire un des plus hauts magistrats de ce pays, a communiqué à nouveau pour les protéger. Même Emmanuel Macron a réagi en disant que ces attaques sont inadmissibles. Dangereux, pourquoi ? Parce que ça fait des années que la petite musique sur l'Etat de droit monte. Au départ, seule l'extrême droite s'y risquait. Tout le monde se lâche sur cette grande entité perverse que serait la justice. Ce n'est pas possible. Le modèle, c'est évidemment Donald Trump, mais taper sur la justice, c'est taper sur la démocratie. La justice, c'est ce qui différencie une société démocratique d'une société barbare. C'est ce qui garantit à vous et moi l'égalité. Elle n'est pas parfaite, mais en tout cas, elle existe. »

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