Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Maxime Liédot.
- Il est 8h17 sur Sud Radio et mon invité politique aujourd'hui, Annie Genevard.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Souveraineté Alimentaire.
- Énormément de sujets à voir avec vous ce matin.
- Il sera question, bien sûr, de souveraineté alimentaire, des viticulteurs également qui sont en difficulté, plus largement de l'agriculture avec des manifestations partout sur le territoire.
- Mais pour commencer, l'Assemblée nationale a adopté hier soir à l'unanimité une résolution invitant le gouvernement à s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, avant des votes décisifs qui vont intervenir au niveau européen dans quelques semaines.
- Qu'est-ce que ça change et qu'est-ce que ce vote change pour vous, ministre de l'Agriculture ?Ça confirme surtout l'opposition des Français à ce projet d'accord.
- Je considère que cet accord tel qu'il a été conclu il y a un an n'est absolument pas satisfaisant.
- D'abord parce qu'il expose notre agriculture à une concurrence qui est déloyale et ça, ça n'est pas acceptable.
- Donc ce vote et cette résolution, c'est quoi ? Est-ce que ce n'est pas un encouragement supplémentaire à refuser définitivement cet accord ?En tout cas, le Parlement, dans son unanimité, a dit ce projet d'accord tel qu'il existe aujourd'hui, nous n'en voulons pas.
- Nous ne voulons pas de produits qui concurrencent nos propres agriculteurs, qui utilisent des substances ou des médicaments que nous avons interdits depuis très longtemps.
- Nous voulons protéger notre agriculture de cette concurrence qui n'est pas loyale.
- Donc il faut écouter le Parlement.
- Il faut toujours écouter le Parlement.
- Mais surtout sur cette résolution.
- Nous, la France a fixé les conditions auxquelles elle pourrait regarder plus positivement cet accord.
- Il faut effectivement une clause de sauvegarde qui empêche la déstabilisation de nos marchés.
- Il faut des mesures miroirs qui imposent une réciprocité des normes.
- Il faut des contrôles surtout de ce qui arrive des pays du Mercosur.
- Et toutes ces conditions à date ne sont absolument pas remplies et qui sans doute vont inspirer une réponse qui n'est pas à date encore connue.
- Mais aujourd'hui, en l'état, ce projet d'accord n'est pas acceptable.
- Quand vous dites une réponse qui n'est pas encore connue, c'est que si jamais cet accord, il y a une date, c'est le 20 décembre en tout cas, est signé, la France forcément réagira de manière forte.
- La France s'exprimera naturellement.
- La France est le plus grand pays agricole de l'Union européenne.
- Elle a une voix forte et qui est toujours regardée, écoutée avec beaucoup d'attention.
- La signature finale devrait avoir lieu le 20 décembre du côté du Brésil.
- Qu'est-ce qu'il vous reste pour qu'on comprenne et pour que ceux qui nous écoutent saisissent bien le jeu ? Qu'est-ce qu'il reste concrètement comme moyen à la France pour s'opposer à la signature de cet accord ? Ou si ce n'est s'opposer en tout cas garantir les quelques points que vous soulevez là ?Vous savez, dans l'Union européenne, nous sommes 27.
- Cette affaire ne dépend pas que de la France, même si la France est un grand pays agricole.
- Donc il faut que nous convainquions les pays européens de ne pas accepter ce projet d'accord en l'état.
- Mais il n'est pas garanti aujourd'hui qu'une majorité s'oppose à ce projet d'accord.
- C'est la raison pour laquelle la France a essayé d'en corriger les effets négatifs.
- Mais bon, nous verrons comment tout cela tourne.
- Cela dit, le 20 décembre, l'affaire ne sera pas finie.
- L'histoire n'est pas achevée puisque le Parlement européen aura à se prononcer au printemps.
- Donc vous voyez, c'est quand même un projet d'accord qui a 25 ans d'existence.
- S'il avait été aussi bon que ça, il serait déjà signé.
- Donc on va dire excessive vigilance jusqu'au 20 décembre.
- Au fond, si Mercosur aussi inquiète autant, c'est que derrière il y a cette question de la souveraineté alimentaire qui est le cœur du métier des agriculteurs.
- Et vous vous dites souvent, Annie Genevard, ministre aussi de l'Agriculture et des agriculteurs, le 8 décembre, vous lancez un grand plan qui est le...
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