Retranscription des premières minutes :
- Il est 8h14 et vous êtes bien sur Sud Radio. Mon invité politique est Rodrigo Arenas, député LFI de Paris. Bonjour.
- Bonjour.
- Merci beaucoup d'être mon invité ce matin. C'est une France encore endeuillée, une France encore triste que nous connaissons.
- Une France assommée par la disparition de l'une de ses icônes, évidemment Brigitte Bardot.
- Quand on a été un tel monument du cinéma français, un tel mythe, est-ce qu'on mérite un hommage national ? En tout cas, il ne m'appartient pas à moi de me prononcer sur ce sujet-là.
- Sur les hommages nationaux, ça appartient évidemment au président de la République et aux représentants de la nation dans un consensus qui s'établit.
- Maintenant, pour répondre à votre question, Brigitte Bardot est un personnage aujourd'hui qui est clivant.
- Qui est clivant de par ses multiples condamnations pour racisme, comme d'ailleurs Jean-Marie Le Pen qui était son amie.
- Mais pour autant, moi j'ai 50 ans, je fais partie d'une génération qui doit reconnaître qu'à la portée des combats, notamment sur la question de la femme dans les années 50, qui était loin d'être dans ce cadre de libération, qui a eu un impact international.
- Et je fais partie de ces enfants qui ont pris conscience de la condition animale, notamment de la souffrance animale, à travers ces combats sur ces sujets-là.
- Donc cela, je ne l'oublie pas.
- Mais pour autant, le militant politique que je suis et aussi le combattant antiraciste que je pense incarner, fait que ce contraste en demi-teinte fait que les personnes ne sont pas ni blanches ni noires, que c'est une vie contrastée.
- Et qu'il appartiendra du coup aux grandes instances de décider si elle mérite ou pas un hommage national, comme d'autres personnages l'ont eu avant elle.
- Mais vous comprenez encore aujourd'hui, en réalité, ce qu'elle peut provoquer comme réaction, quand on voit par exemple votre confrère, Aymeric Caron, qui a juste dit que malgré certaines positions, il rendait hommage à cette actrice.
- Il y a quand même eu des centaines et des centaines d'insultes, on lui est tombé dessus radicalement.
- Est-ce que vous comprenez encore que ça puisse interpeller à ce point ? Qu'une partie de la gauche n'accepte pas qu'on puisse admirer l'icône et peut-être moins les propos politiques, d'une femme qui avait vieilli, qui ne se reconnaissait plus dans l'époque ? Vous avez une partie de la gauche qui, encore une fois, ne se reconnaît pas là-dedans pour les questions que j'ai évoquées, la question du racisme notamment, sur lesquelles elle a été condamnée par la justice et pas par des partis politiques.
- Je comprends aussi que nous sommes dans une situation en France aujourd'hui où cette question devient centrale.
- On ne peut pas faire l'impasse comme s'il y avait des médias, on va peut-être en parler tout à l'heure, qui aujourd'hui font du racisme leurs fonds de commerce.
- Et donc à partir de là, la punition publique est très divisée sur cette question-là.
- Je pense au journal du dimanche, je pense à Europe 1, je pense globalement aux médias du groupe Bolloré, comme CNews et autres, qui s'empiternant mettent cette question sur la table et qui sont en train aujourd'hui de cliver notre société.
- Mais de là à dire qu'ils font du racisme en fonds de commerce, est-ce que ce n'est pas totalement disproportionné ? Vous pouvez ne pas être d'accord avec les idées, mais est-ce que ce n'est pas grave de porter une telle accusation sur des médias comme ça, qui ont leur lecteur, qui ont leur audience ? De mon point de vue, je ne le pense pas dans la mesure où j'en suis victime aussi parfois, et que quand vous avez des médias qui font d'une information une réalité, nous sommes dans un...
- C'est un défaut d'information.
- Vous avez dans notre pays des personnes qui sont des éditorialistes.
- Mais pour autant du racisme.
- Pardon ? Oui, il y a des propos qui pour moi sont clairement racistes et qui sont considérés comme tels, quand on pense par exemple qu'une partie de la population, notamment la population musulmane ou africaine d'une façon générale, qui est liée évidemment à l'inconscient de notre pays avec sa relation aux colonies qui...
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