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Jonas Haddad (LR) : "Jawad, le logeur de Daech, a pris moins que Nicolas Sarkozy"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "Jawad, le logeur de Daech, a pris moins que Nicolas Sarkozy" selon Jonas Haddad, porte-parole adjoint des Républicains. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Jonas Haddad Nicolas Sarkozy
Jonas Haddad, interviewé par Maxime Lledo sur Sud Radio, le 26 septembre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO - Justice, condamnation de Nicolas Sarkozy, rôle des médias, neutralité des magistrats et exécution provisoire : Jonas Haddad, avocat, conseiller régional de Normandie et porte-parole adjoint des Républicains, a répondu aux questions de Maxime Lledo.

"On a encore créé une jurisprudence Sarkozy"

Maxime Lledo : Quel mot utilisez-vous ce matin pour qualifier la décision de justice qui touche l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy ?
Jonas Haddad : "Plein de gens qui nous écoutent sont sidérés, et je le suis également. D’abord par la lourdeur de la peine, deuxièmement par sa justification. Dire qu’il y a eu une association de malfaiteurs par négligence, c’est extraordinaire. D’habitude, cette qualification ne concerne que le terrorisme ou le narcotrafic. Pour une fois encore, on a créé une jurisprudence Sarkozy."

Nicolas Sarkozy a-t-il été jugé comme un citoyen ordinaire ?
"Non, il a été jugé plus sévèrement. On a rattaché une infraction qui ne correspond normalement pas à ce type d’inaction."

"Le logeur des terroristes du Bataclan a pris moins que Nicolas Sarkozy"

Vous dites qu’il n’est pas un « sur-citoyen », mais qu’observez-vous dans ce dossier ?
"J’ai toujours affirmé que Nicolas Sarkozy devait être traité comme n’importe quel citoyen, ni au-dessus ni en dessous des lois. Or on voit apparaître ce que j’appelle une ‘jurisprudence Sarkozy’ : on a déjà accepté d’écouter un avocat et son client — ce qui était inédit — et aujourd’hui on invente une association de malfaiteurs par négligence pour son cas. À chaque étape, des dérogations inédites semblent créées dès qu’il s’agit de lui."

"Et qu’on soit bien clairs, il y a eu une forme de deux poids, deux mesures. Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du Bataclan, a pris quatre ans fermes. Il a pris moins que Nicolas Sarkozy. Est-ce qu’on ne se dit pas qu’il y a un problème dans notre justice ?"

"Lorsqu’il y a un faux, il y a des conséquences judiciaires"

Toute cette affaire part d’un document produit par Mediapart ?
"Oui. Toute cette histoire part d’un document produit par Mediapart, entre les deux tours de la présidentielle de 2012. C’est un missile envoyé contre Nicolas Sarkozy. Et ce qui est hallucinant, c’est que dans le jugement, la magistrate dit que ce document est un faux."

Cela implique quoi pour vous ?
"Lorsqu’il y a un faux, il y a des conséquences judiciaires. Une enquête a été ouverte, mais normalement, c’est comme un château de cartes : si la carte de base est pourrie, tout devrait s’effondrer. Là, la carte Mediapart tombe et le château ne s’effondre pas."

"L’exécution provisoire ressemble à une exécution politique"

L’exécution provisoire prononcée contre Nicolas Sarkozy vous inquiète ?
"Oui. L’exécution provisoire ressemble quand même à une exécution politique. On dégaine cet outil contre des adversaires politiques. Ce n’est pas que les décisions soient politiques, mais elles deviennent des décisions de sévérité extrême."

Cet outil devrait être réexaminé ?
"Je le pense, oui. L’exécution provisoire n’existait pas sous cette forme il y a quelques années. Ce serait sain que la représentation nationale s’en saisisse, qu’on la réécrive pour éviter ce parfum de déséquilibre judiciaire et politique."

La plupart des grands ténors de la droite hésitent à défendre Nicolas Sarkozy ?
"C’est que ce ne sont pas des ténors, ce sont des falsettos. Je pense aussi qu’il y a des questions de temporalité : on est dans une période instable, certains mesurent le pour et le contre avant de s’exprimer."

Faut-il aller jusqu’à demander une grâce présidentielle ?
"C’est au président Macron de se prononcer. La grâce présidentielle n’est pas une décision anodine, mais peut-être doit-il réfléchir et dire un mot sur la condamnation d’un ancien président qu’il a souvent consulté."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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