15 août 2025. La planète est suspendue à la rencontre en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine. La communauté internationale et l'Ukraine en premier lieu espèrent que ce sommet débouchera sur un accord de paix juste et équitable. Invité au micro de Sud Radio, Vladimir Fédorovski, éminent écrivain et diplomate, spécialiste de la Russie et l'Ukaine en conflit depuis février 2022, pose les bases.
« Une réelle affinité psychologique entre Trump et Poutine »
« Je pense qu'il y a une réelle affinité psychologique entre les deux personnages, une sorte d'estime qui est basée sur le fait que tous les deux sont très pragmatiques, explique-t-il. L'un est un homme d'affaires, éminent, et l'autre est un espion. Simplement, la différence est que Poutine est très froid. Il y a un aspect que les gens sous-estiment, c'est que c'est un maître des arts martiaux, un shodoka extraordinaire et lui, il prend des distances. Trump agit à chaud, il est dans le court terme. Il a dit qu'il allair régler le conflit en 24 heures. »
« Poutine veut un vrai accord de paix, pas un cessez-le-feu à la coréenne »
« Mais il y a deux handicaps majeurs, souligne Fédorovski. Le premier handicap concerne Trump. Vous savez, il veut avoir le prix Nobel et aller vers la solution du conflit, mais il y a l'État profond qui le bloque. Il y a les gens autour de lui, néoconservateurs, qui veulent le piéger et ça, c'est un handicap majeur. Ce n'est pas l'Europe, ce n'est pas M. Zelensky : c'est surtout là-bas, à l'intérieur des Etats-Unis. Le second handicap concerne Poutine. Comme vous le savez, il y a une avancée assez significative en Ukraine. Hier, ils ont fait une avancée deux fois plus que d'habitude, encore une fois aujourd'hui. L'armée vit là-bas dans une sorte de parfum de victoire. Et si Poutine prive l'armée de victoire, ça peut être un problème pour lui. Enfin, Poutine pèse les pour et les contre. Je pense qu'il veut un vrai accord de paix, pas une trêve, pas un cessez-le-feu à la coréenne pour l'armée ukrainienne et arrêter l'offensive. Ce n'est pas comme ça qu'il conçoit les choses. »
« Le moment le plus dangereux de l'histoire de l'humanité... »
« L'enjeu est considérable, conclut-il. En réalité, il est simple. Soit on va vers l'escalade vertigineuse et on va vivre le moment le plus dangereux de l'histoire de l'humanité, vers l'apocalypse à l'arrivée. Et je pèse mes mots en vieux diplomate et en fossoyeur de la Guerre froide. Soit on s'achemine vers une vie difficile. Mais l'intérêt du monde dans la réalité, c'est la paix. Et je pense qu'il y a une petite chance pour éviter le pire, pour éviter l'apocalypse. Et cette chance, il faut le saisir. »