Vous êtes déterminés à continuer votre mobilisation ?
Ah mais bien sûr ! Nous, on a dit que tant qu'on n'avait pas des réponses claires et des actes rapides, on continuerait notre mobilisation, mais je vois qu'il n'y a pas que nous, puisque je vois des appels tous les jours à rejoindre le mouvement et à bloquer et se faire entendre.
« L'agriculteur (qui doit rencontrer Annie Genevard) m'a appelé hier pour que j'aille avec lui, parce qu'il est énervé, il stresse, et ça peut mal se passer »
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, doit venir cet après-midi du côté de Toulouse. Une rencontre est-elle prévue avec vous ?
Alors c'est un peu compliqué, oui. Elle vient cet après-midi, mais en premier lieu il faut qu'elle rencontre surtout les éleveurs qui ont été impactés et les familles des éleveurs qui ont été impactés, parce qu'il y a eu déjà trois dépeuplements total sur l'ensemble des animaux et aucun animal n'a été épargné. Mais d'après les premières infos, elle veut rencontrer que les personnes seules et moi, je sais que l'agriculteur de mon département m'a appelé hier pour que j'aille avec lui, parce qu'il est énervé, il a une colère et il stresse, et ça peut mal se passer.
EXCLU SUD RADIO - "Les agriculteurs pourraient boycotter le rendez-vous avec la ministre @AnnieGenevard" à Toulouse, annonce Jérôme Bayle #GrandMatin
— Sud Radio (@SudRadio) December 15, 2025
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Une réunion tout de même plus globale est prévue ?
Oui mais une réunion qui va servir à quoi ? Je n'en sais rien, puisqu'il y a tous les présidents de chambres d'agriculture d'Occitanie, il y a le président des chambres régionales, il y a aussi tous les syndicats qui sont représentés, les syndicats départementaux, les syndicats régionaux, les syndicats de l'Ariège aussi qui ont été impactés. Et ils avaient sûrement oublié dans cette liste les Ultras de la 64, qui ont quand même remporté les élections du chambre avec 45% des voix. Donc au début on n'a pas été invité, et quand on sait qu'on représente presque un agriculteur sur deux dans le département au vu de la démocratie et qu'on invite à côté des partenaires sociaux, ça me fait un peu doucement rire. Donc peut-être qu'il y aura un boycott de cette réunion.
« La seule réponse qu'on a eu à notre proposition, ça a été de nous envoyer 600 ou 600 CRS dans la gueule ! »
Que souhaitez-vous dans l'immédiat ?
C'est des réponses. Mercredi dernier, on a fait une réunion avec Philippe Lacube (président de la Chambre d'agriculture de l'Ariège), on a organisé un comité de crise agricole dans le département de l'Ariège. On a réuni tous les syndicats, les présidents de l'agriculture, le GDS (Groupement de Défense Sanitaire) pour essayer de faire une proposition à la ministre. Bloquer pour bloquer, ça sert à rien. Il faut faire des propositions et la seule réponse qu'on a eu à notre proposition, ça a été de nous envoyer 600 ou 600 CRS dans la gueule ! Ca, on n'a pas accepté. On a refait les propositions parce qu'il faut qu'on avance. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'aujourd'hui, on n'est plus dans la même saisonnalité que malheureusement dans les Savoie. On n'est plus du tout dans le même système d'élevage.
« On demande l'annulation de la signature du Mercosur au Premier ministre »
Au-delà de la dermatose est envisagée cette semaine la signature sur le Mercosur : que demandez-vous au Premier ministre, Sébastien Lecornu ?
On demande l'annulation. La crise, elle va plus loin que la DNC (Dermatose Nodulaire Contagieuse). La DNC aujourd'hui, c'est un combat pour les éleveurs, c'est un combat pour ces familles qui sont gravement touchées, mais ça va plus loin. Nous, dans les revendications et vous vous en rappelez, tout le monde a crié que je m'étais couché devant Gabriel Attal (en janvier 2024), que j'avais joué petit bras. Cette année, nous, on a joué gros bras. On a mis d'autres revendications bien plus larges que la DNC parce que ce qu'on a oublié, c'est tout l'accompagnement financier des agriculteurs à côté des foyers, qui vont avoir leurs animaux bloqués pendant 90 jours au minimum, et qui ne vont pas pouvoir payer leurs factures et leurs fournisseurs. Donc il y a la problématique du Mercosur, il faut reporter. Mais il y en a d'autres aujourd'hui. On voit au moment où on parle de guerre alimentaire, de souveraineté alimentaire, qu'en Europe on a le prix le plus bas au monde, le plus bas sur le prix d'intervention, sur la céréale...