Un climat politique qui alimente l'inquiétude et la colère
Actuellement, le climat politique et économique pèse lourdement sur le moral des dirigeants de TPE. En effet, huit chefs d’entreprise sur dix se disent inquiets de l’état du pays et parmi eux, un patron de TPE sur 4 (25%) ressent même de la colère, particulièrement dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Début octobre, la démission de Sébastien Lecornu n’a fait qu’aggraver ce sentiment de défiance généralisée.
Embauches, investissements, salaires : des décisions difficiles à prendre
Face à l’instabilité politique, les petits patrons anticipent des conséquences directes sur leur activité. En effet, un peu plus de la moitié des dirigeants de TPE (53%) s’attendent à une dégradation de leur secteur d’ici à six mois. En conséquence, beaucoup prennent déjà des mesures de précaution : 67% des patrons de TPE envisagent de réduire leurs investissements, plus de la moitié (56% des dirigeants interrogés) songent à geler les embauches et près d’un chef d’entreprise sur 2 (49%) envisage même de réduire sa rémunération, voire de renoncer à se verser un salaire.
Les priorités restent économiques
Malgré la tempête politique -une situation pour le moins inédite-, les priorités des dirigeants de TPE restent avant tout économiques. En effet, la santé, la réduction de la dette publique et le pouvoir d’achat arrivent en tête de leurs préoccupations. De plus, pour résorber la dette publique française, un peu plus de quatre patrons sur dix (41%) estime qu’un effort devrait d’abord être demandé aux 1% des Français ayant le plus haut niveau de revenu ou de patrimoine.
Une crise de confiance inédite des patrons envers l'exécutif
Autre fait marquant : le Baromètre des TPE Fiducial-IFOP pour le 3e trimestre 2025 met aussi en lumière une crise de confiance inédite envers l’exécutif. En clair : à l’heure actuelle, seuls 12% des dirigeants de TPE interrogés disent encore croire aux mesures économiques du gouvernement. Un chiffre en baisse de 7 points par rapport au trimestre précédent et qui reste, à ce jour, le niveau de confiance le plus bas observé à la fois sur les deux quinquennats d’Emmanuel Macron, mais aussi depuis la création de l’enquête en 2002.
De plus, le pessimisme des chefs d’entreprise atteint des records : 83% des interrogés jugent le climat des affaires actuel dégradé, et moins d’un patron de TPE sur deux (46%) reste optimiste pour sa propre activité.
Des chefs d'entreprise favorables à une démission d'Emmanuel Macron si...
À cette défiance s’ajoute une lassitude politique profonde. En effet, au moment de la démission de Sébastien Lecornu début octobre, 54% des patrons de TPE souhaitaient voir arriver à Matignon un Premier ministre issu de la société civile. Par ailleurs, si aucune majorité absolue ne se dégageait lors de futures élections législatives, près de deux tiers des chefs d’entreprise interrogés (64%) se disent favorables à une démission d’Emmanuel Macron.
Des entreprises encore debout malgré tout
Pourtant, malgré la morosité ambiante, les TPE font preuve de résilience et tiennent bon. Si 38% des Très Petites Entreprises (TPE) déclarent rencontrer des difficultés financières -un taux élevé mais stable par rapport au trimestre précédent-, l’emploi résiste mieux que prévu. En effet, 13% des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient de le faire d’ici fin septembre 2025 -le plus haut niveau observé depuis le début de l’année. Un contraste saisissant entre le moral en berne et la solidité relative de ces petites entreprises, qui continuent, envers et contre tout, à faire vivre l’économie locale.