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Abattage de l'olivier pour Ilan Halimi: le parquet de Bobigny fait appel du jugement

Le parquet de Bobigny a annoncé vendredi avoir fait appel du jugement prononcé contre deux frères jumeaux de 19 ans dans l'affaire de l'abattage d'un arbre en mémoire d'Ilan Halimi, jeune Français juif tué en 2006, en contestant le fait que le tribunal n'ait pas reconnu le caractère antisémite de leur acte.

Dimitar DILKOFF - AFP/Archives

Le parquet de Bobigny a annoncé vendredi avoir fait appel du jugement prononcé contre deux frères jumeaux de 19 ans dans l'affaire de l'abattage d'un arbre en mémoire d'Ilan Halimi, jeune Français juif tué en 2006, en contestant le fait que le tribunal n'ait pas reconnu le caractère antisémite de leur acte.

Mercredi, le tribunal correctionnel de Bobigny avait déclaré coupables ces deux jeunes Tunisiens, sans domicile fixe, uniquement de destruction du bien d'autrui aggravée.

"L'appel porte notamment sur la décision de relaxe, contraire aux réquisitions du parquet, s'agissant de l'infraction de violation de monument édifié à la mémoire des morts, commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion", a écrit le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué.

"Le dossier sera en conséquence évoqué de nouveau en appel", a-t-il souligné.

Les deux frères avaient été condamnés l'un à huit mois de prison ferme, l'autre à huit mois de prison avec sursis, pour avoir abattu cet arbre mi-août à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Mais le tribunal avait estimé qu'il n'y avait pas assez d'éléments permettant d'établir qu'ils avaient conscience qu'il s'agissait d'un monument en la mémoire d'Ilan Halimi.

Cette absence de reconnaissance d'un motif antisémite avait provoqué de vives réactions au sein de la communauté juive.

Les deux frères avaient été interpellés quelques jours après les faits. Les enquêteurs avaient découvert que leurs téléphones bornaient dans le parc la nuit de l'abattage de l'arbre. Leur ADN avait également été prélevé sur des morceaux de pastèque retrouvés autour du tronc coupé. Au cours du procès, la pastèque avait été évoquée comme un fruit utilisé comme symbole de la résistance du peuple palestinien face à Israël.

Le ministère public avait requis de 12 et 15 mois de prison à leur encontre, ainsi qu'une interdiction du territoire français à titre définitif.

"Non, je ne sais pas qui il est", avaient répondu en arabe les deux frères quand la présidente du tribunal les a interrogés sur Ilan Halimi.

Citoyen français de confession juive, Ilan Halimi, 23 ans, avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d'une vingtaine de personnes qui se faisait appeler le "gang des barbares", sous la direction de Youssouf Fofana. Découvert agonisant au bord d'une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l'hôpital un peu moins d'un mois plus tard.

AFP / Bobigny (France) (AFP) / © 2025 AFP

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