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Leurs billets pour Roland-Garros annulés, ils suivent le tournoi derrière les grilles

Par Augustin Moriaux

Il fallait s'y attendre, l'épée de Damoclès planait depuis quelques jours et le couperet est tombé. Les plus touchés sont les amateurs de tennis : il n'y aura que 1000 spectateurs par jour à Roland-Garros. Les quelques chanceux seront tirés au sort, la jauge étant déjà quasiment phagocytée par les partenaires économiques et sponsors du tournoi. Guy Forget, patron du Grand Chelem français, pensait être en capacité d'accueillir 5000 personnes en raison de la superficie du site et des courts à l'air libre. Il n'en est rien. Et les plus passionnés se contenteront des entraînement, derrière les grilles.

D'où ils sont, les spectateurs derrière le grillage, distinguent seulement les entraînement, pas les matchs. (Photo Thomas Samson / AFP)

Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio, aux abords du site de Roland-Garros.

 

Roland-Garros a donc débuté hier, avec ses angoisses et tout ce que tournoi a d'excitant, quatre mois après l'habituel coup d'envoi. La grisaille dans le ciel en disait long sur l'ambiance au bord des courts. Après avoir annoncé au début de l'été une jauge à 20 000 spectateurs par jour, réduite à 11 500 le 7 septembre, encore rabotée à 5000 à dix jours des premières rencontres pour enfin, l'abaisser à 1000 visiteurs quotidiens - 72 heures avant le lancement des hostilités -, ils ne seront que très peu à avoir la chance de voir Nadal et consorts de près. Les remboursements sont prévus d'ici la fin du tournoi constituent un réel trou provisoire dans le compte en banque, sans même compter les hôtels et billets de train ou d'avion réservés par avance et qui, eux, ne seront pas remboursés.

Jean-Baptiste devait assister aux matchs de ce dimanche. Le voilà suspendu aux grilles d'entraînement. C'est tout ce qui lui reste de Roland-Garros.

"Nos billets ont été annulés donc on essaie de se consoler en regardant les entraînements et en essayant de reconnaître des joueurs malgré le masque. Pas facile. C'est frustrant mais en même temps on arrive à voir un court entier, on vient de voir un peu de beau jeu donc on se console."

Quelques passionnés se retrouvent ici, devant les grilles, histoire de capter ne serait-ce qu'un peu d'ambiance. Boris fait partie de ces spectateurs masqués, presque grillagés. Et le jeune homme est "assez déçu, c'est toujours sympa de voir les joueurs en vrai, d'avoir l'atmosphère des matchs grâce au public."

 

Un quartier désert, les commerçants alentours impactés

Le quartier est désert ou presque, une image d'Epinal forcément troublante lorsqu'on se remmémore les abords du court Philippe-Chatrier ou sur les bancs du Lenglen, bondés à chaque début de tournoi. Un réel coup dur pour Sabrina, responsable d'une brasserie située à quelques mètres du court principal.

"La jauge, c'est un traumatisme. L'année précédente, on parlait de 40 000 personnes sur l'ensemble du tournoi. 1000 personnes, d'un coup, c'est pesant psychologiquement."

Justine non plus ne pourra pas assister aux duels sur terre. Elle n'a pas été tirée au sort mais comprend cette mesure sanitaire.

"C'est pour protéger les joueurs, qu'ils continuent à s'entraîner, à jouer. Il faut que nous aussi soyons responsables pour qu'ils puissent faire leur job. C'est frustrant mais on comprend."

Sans rancune donc pour Justine, le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine.

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