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Réforme du baccalauréat : l'idée d’un grand oral ne fait pas l'unanimité

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors qu’un rapport doit être remis ce mercredi au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer sur la réforme du baccalauréat, l’idée d’un grand oral divise élèves… et adultes.

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Le baccalauréat sous sa forme actuelle vivrait-il ses dernières heures ? Un rapport doit en tout cas être remis ce mercredi au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, comprenant des propositions pour réformer cette épreuve phare. Parmi les nouveautés envisagées, un "grand oral" où les candidats se retrouveraient devant un jury de trois personnes et défendraient pendant 30 minutes un dossier travaillé dans l’année. Une épreuve qui poserait la question de l’éventuel désavantage pour les élèves timides ou mal à l’aise à l’oral. Premiers concernés, les lycéens sont aujourd’hui partagés.

"L’oral, c’est beaucoup plus simple qu’une épreuve à l’écrit. C’est moins long, déjà", assure Julien, élève en seconde. "Archi-galère", "Moi je ne suis pas à l’aise à l’oral", rétorquent Emma et Victoire. Pour Maxime, élève en terminale, introduire une dose d’oral au bac permettrait de le rendre plus simple et plus détendu. "On peut improviser un petit peu pendant un oral, alors qu’à l’écrit… Si on a bien appris et révisé un petit peu avant, on part en impro et c’est dans la poche !", affirme-t-il.

"Il ne s’agira pas de faire de la tchatche"

Du côté des adultes, les avis sont tout aussi partagés. Vice-président du Snalc, Albert-Jean Mougin est persuadé qu’un grand oral n’affaiblirait pas la valeur du bac. "L'oral, c’est quelque chose qui suppose une très forte maîtrise de la discipline sur laquelle on est interrogé. Il ne s’agira pas de faire de la tchatche, de parler de tout et de rien", prévient-il au micro de Sud Radio. Pour le psychologue Benjamin Lévy, gare tout de même aux inégalités et injustices qui pourraient voir le jour. "Il me semble que cela peut renforcer les disparités et les inégalités de chances entre les élèves qui s’en sortent et qui n’auront pas de difficultés à réussir cet oral, et les élèves en difficulté qui se sentent extrêmement inhibés et honteux parfois, qui ont déjà du mal à passer le bac et réussir au lycée. Ils se sentiront d’autant plus mal par le fait de devoir franchir une épreuve supplémentaire avant d’être accueilli dans un lieu après le bac", déclare-t-il.

Un reportage d’Alfred Aurenche.

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