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Pr Michaël Peyromaure : "La castration chimique n'empêche pas la récidive"

Par La Rédaction

Michaël Peyromaure, Chef du service d'Urologie à l'hôpital Cochin était ce jeudi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.

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Vaccination contre la grippe (photo d'illustration) © François Guillot - AFP.jpg

La mort tragique de la petite Angélique - violée et étranglée par un voisin qui avait déjà été condamné pour des actes de pédophilie il y a 22 ans - a relancé le débat sur la récidive et la castration chimique pour les prédateurs sexuels. Cette mesure, dont certains comme Laurent Wauquiez réclament la mise en place, est-elle envisageable ? Comment procéder ? Éléments de réponse avec Michaël Peyromaure (Chef du service d'Urologie à l'hôpital Cochin de Paris).

"En dehors des effets secondaires, il n'y a aucune contrainte pour le patient"

Invité ce jeudi de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, l'intéressé nous a ainsi expliqué en quoi consistait le procédé. "La castration chimique signifie la suppression des hormones masculines, par le biais d'un médicament donné par voie orale ou par injection. C'est-à-dire que l'on va réduire le taux de testostérone, qui est l'hormone de la fonction sexuelle chez l'homme", a-t-il d'abord indiqué. "Il y a plusieurs façons de faire. Il y a un médicament que l'on peut prendre par la bouche et dans ce cas, ce sont deux comprimés par jour. Ou alors, il y a des injections qui peuvent se faire à un rythme mensuel, trimestriel ou encore semestriel", a-t-il précisé. "Sur le plan pratique, on ne peut pas vraiment dire que ce soit contraignant. C'est une piqûre que l'on peut faire tous les mois, voire tous les 3 ou 6 mois. Cette piqûre dure une minute et, en dehors des effets secondaires, il n'y a aucune contrainte pour le patient", a-t-il par ailleurs expliqué.

Cette alternative pourrait-elle être une solution pour empêcher les prédateurs sexuels d'assouvir leurs pulsions ? Selon M. Peyromaure, il est difficile de l'affirmer. "Je ne suis pas sûr parce que l'on s'aperçoit, chez les patients qui ont par exemple un cancer de la prostate et qui reçoivent ce traitement, que bien que la libido soit effondrée et qu'il y ait des troubles de l'érection, certains gardent un certain plaisir", a-t-il ainsi rétorqué. "Je ne connais pas les proportions exactes mais disons que la majorité aurait une baisse très significative des pulsions et des érections mais que certains échapperaient à l'efficacité du traitement", a-t-il encore insisté.

"La castration chimique n'empêche pas la récidive (...) si le dispositif devait se mettre en place, il faudrait évidemment le faire avec le concours d'une commission médicale, incluant un ou plusieurs psychiatres et un sexologue, car ce type de traitement peut donner des effets indésirables. Ce n'est pas qu'un problème juridique. Très honnêtement, je ne crois pas que ce soit une solution miracle", a-t-il par ailleurs affirmé.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview, disponible en podcast

 

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