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Nice ou l'impossible deuil

Par Mathieu D'Hondt

C’est aujourd’hui que la ville de Nice commémore le triste anniversaire de l’attentat au camion-bélier perpétré le 14 juillet 2016 par le terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, sur la promenade des Anglais. Un an après le drame, dans lequel 86 personnes ont perdu la vie, les plaies sont encore béantes pour les familles des victimes. Reportage

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Une année s’est écoulée depuis le terrible attentat commis à Nice le jour de la fête nationale, mais le souvenir de l’horreur est intact pour ceux qui l’ont vécue de près. Pour les victimes et familles de ces dernières, chaque journée représente en effet un long et douloureux travail de reconstruction.

"On a enlevé l'innocence de mes enfants" (Ali, 38 ans, qui a perdu sa mère)

Alors que la ville s’apprête à commémorer ce dramatique anniversaire, certains plus que d’autres redoutent cette épreuve, tant le deuil s'avère délicat. C’est le cas d’Ali, père de famille de 38 ans. Le soir de l’attaque, comme des centaines d'autres Niçois, il se trouvait sur la promenade en famille pour admirer le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet, lorsque sa mère Fatima a été la première victime fauchée par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Suivi par des psychiatres, épaulé dans sa guérison quotidienne par sa compagne, sa vie n'est fatalement plus la même depuis ce jour funeste.

Toujours profondément meurtri, il ne peut plus se rendre sur les lieux du drame. Il a bien essayé à deux reprises d'y retourner comme pour exorciser mais, "submergé par l'émotion", n'a pas "pu rester plus de 5 minutes". La blessure est peut-être encore plus forte pour ses enfants qui sont chaque fois frappés d'effroi et "se cachent sous les sièges" de la voiture, lorsque ils circulent à proximité avec leur père. L'attentat leur a laissé une trace indélébile et leur a définitivement "enlevé leur innocence".

Outre les 86 personnes décédées, 458 blessés - plus ou moins graves - ont été recensés et parmi ces derniers, beaucoup ont dû être accompagnés tout au long de leur processus de guérison. Nombreux sont ceux qui souffraient et souffrent encore psychologiquement, en plus des blessures physiques. Des patients traumatisés et atteints de "troubles du sommeil" ou encore de "gênes respiratoires", comme nous l'a confié Christophe Chambon, ostéopathe.

Aujourd'hui, plus que jamais, la ville de Nice reste marquée dans sa chair.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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