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Loïc Chauveau : "La pub H&M, c'est plus de la maladresse qu'une recherche de buzz"

Par Mathieu D'Hondt

Loïc Chauveau (Fondateur de l’agence publicitaire Brand Station) était ce vendredi l'invité de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio.

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La récente polémique née d'une publicité douteuse et jugée raciste de la marque H&M, qui mettait en scène un petit garçon noir portant un sweet avec l'inscription "Le singe le plus cool de la jungle", a fait resurgir le débat sur les clichés véhiculés ainsi que le politiquement (in)correct dans le milieu de la pub. L'indignation suscitée par cette publicité a-t-elle terni l'image de cette enseigne populaire ? Rien n'est moins sûr car bien souvent le "bad buzz" peut finalement servir les intérêts de celui qui en est à l'origine. Après tout, une mauvaise publicité reste une publicité et force est de constater qu'aujoud'hui, tout le monde parle de la marque de prêt-à-porter. Cette dernière a-t-elle agi en sachant sciemment qu'une telle image provoquerait des remous ou s'agit-il au contraire d'une maladresse ?

"On a envie que la publicité soit la plus réaliste possible vis-à-vis de la société"

Pour Loïc Chauveau (Fondateur de l’agence publicitaire Brand Station), la polémique est avant tout liée au contexte ambiant propice à la moindre indignation. Une ambiance qui pourrait à l'avenir rendre les marques frileuses en matière notamment de mixité, selon lui. Invité ce vendredi du Grand Matin Sud Radio, il pointe d'abord le rôle des réseaux sociaux. "Ça part très fort à chaque fois avec les réseaux sociaux. Les gens décryptent, analysent et nous poussent parfois dans nos retranchements avec des idéaux auxquels on n'avait pas forcément songé", constate-t-il avant de rappeler que, "dans ce cas précis, la maman du petit garçon avait tweeté en disant (...) qu'elle n'avait pas été choquée et qu'elle ne comprenait pas" pourquoi l'affaire prenait une telle ampleur. "On dit souvent que la pub est le miroir d'une époque et, en effet, je pense qu'aujourd'hui on subi ce qu'il se passe globalement dans la période actuelle, à savoir que tout est sujet à polémique, tout est sujet à analyse. On va chercher un peu la petite bête, essayer de comprendre ce qui va ou ce qui ne va pas. C'est vrai que ça devient complexe de mettre en scène de la mixité, des LGBT ou autres, parce que l'on va vite être analysé. On va vite essayer de trouver ce qui a pu être mal fait au lieu de se dire que, finalement, on essaie de représenter la société", poursuit-il encore.

Alors que son agence vient de concevoir une charte éthique destinée à ses clients, Loïc Chauveau nous explique par ailleurs l'objectif d'une telle démarche. "L'idée de cette charte, c'est que l'on a envie que la publicité soit la plus réaliste possible vis-à-vis de ce qu'est la société. On veut utiliser la visibilité de la publicité pour faire avancer les combats, la mixité (LGBT, personnes de couleurs...)", indique-t-il avant d'exprimer quelques craintes quant aux risques que représentent les nombreuses réactions d'indignation. "La difficulté que je vois justement dans toutes ces polémiques, c'est que demain les marques deviennent frileuses et qu'elles n'osent plus aller vers ça parce que quand elles auront eu 2/3 «bad buzz» sur Twitter, pour avoir voulu faire preuve de bonne volonté en montrant de la diversité (...), elles auront peut-être peur d'y aller".

Et l'intéressé de donner son avis sur cette "affaire H&M", affirmant qu'il s'agit d'une campagne davantage maladroite que raciste. "Personne n'avait vu le problème alors qu'en effet, ça peut en être un. C'est plus de la maladresse qu'une recherche du buzz. Je pense qu'H&M se serait très largement passé de ce buzz", pense-t-il ainsi.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Loïc Chauveau, invité du Grand Matin Sud Radio

 

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