Le magasin d’Anastasia est à quelques mètres seulement de l’Élysée. Demain, elle ne prendra aucun risque, les grilles resteront fermées : "Nous sommes en pleine saison et nous sommes obligés de fermer notre magasin parce que nous avons des insultes, des tags, des menaces… On est obligé de fermer pour éviter les bombes lacrymogènes et tout ce qui s’en suit."
Anastasia reproche au président de la République d’attiser les tensions : "Emmanuel Macron a dit ‘Qu’ils viennent à l’Élysée et je m’occuperai d’eux’. C’est de la provocation !"
De l’autre côté de la rue, Patrick gère un magasin de prêt-à-porter et il redoute des débordements. "Nous sommes déjà victimes du système, victimes des taxes, victimes de l’État-Macron. Les adversaires, ce ne sont pas nous, les commerçants. Bien au contraire."
La menace vient essentiellement des casseurs qui pourraient s’en prendre aux commerces. Louana n’est pas tranquille : "J’ai très très peur qu’ils rentrent ici, qu’ils m’agressent, qu’ils cassent tout. On n’a pas de grilles, s’il y a un gros mouvement, ça peut être très dangereux pour tout le monde."
Dans le quartier du palais de l’Élysée, personne n’est épargné par la mobilisation des Gilets Jaunes. Estelle est restauratrice : "Notre chiffre d’affaires a été impacté d’environ 30 % samedi dernier. Au niveau de l’accès, on n’avait absolument personne. Les rues étaient désertes. Donc on appréhende un peu pour samedi prochain."
Du côté du ministère de l’Intérieur, Christophe Castaner prévient que la réponse sera intraitable en cas de troubles.
Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio