"On l'attendait comme candidat en décembre pour la célébration de la bataille d'Austerlitz sur fond de grandeur de la France, de nostalgie passéiste et voilà l'homme qu'Éric Zemmour nous surprend encore et annonce officiellement sa candidature le jour du dernier débat des Républicains et avant leur Congrès".
C'est bien joué selon vous de la part d'Éric Zemmour ?
"En termes de communication politique, c'est un bon coup pour deux raisons".
"D'une part cela peut clore une séquence assez désastreuse allant du Bataclan au doigt d'honneur de Marseille. Et vous savez, la meilleure défense en politique, c'est souvent l'attaque".
"D'autre part, cela peut contribuer encore à vider les militants de la droite dure qui étaient depuis quelques semaines attirés par la bonne campagne d'Éric Ciotti. Il ne faut pas grand chose pour vider les rangs : un souffle nouveau, un élan, un espoir. Les militants sont volatiles".
Mais que doit il dire pour se relancer ?
"Pour que l'opération réussisse, il faudra plusieurs éléments dans l'intervention de Zemmour au JT de 20h. Il devra maintenir sa ligne et montrer qu'il ne flanche pas au moindre coup de Trafalgar sur le plan idéologique, faire preuve d'humilité et reconnaître ses erreurs ou ses maladresses. Car faute avouée, à moitié pardonnée comme vous le savez, encore plus quand on n'est pas un professionnel de la politique politicienne issu du sérail".
Ce mardi et pour quelques jours on ne parle plus que d'Éric Zemmour...
"Oui et c'est ce qui est étrange. C'est cette fascination médiatique qu'exerce Zemmour. Il fait ce qu'il veut, obtient toutes attentions qu'il souhaite alors que pour l'instant il ne pèse environ que 15% des promesses à 5 mois de l'élection. Une telle aura médiatique est unique et singulière dans un monde qui n'aime pas beaucoup en général que les lignes soient bougées".
Alors ce mardi soir, c'est la dernière cartouche du sniper ?
"Oui s'il rate son exercice au JT et non s'il réussit à sortir du personnage qu'il s'est créé, un personnage devenu trop mécanique qui doit réhumaniser sa campagne... et lui-même finalement. De Zemmour le diviseur, il doit passer à Zemmour le rassembleur, s'il veut avoir une chance réelle d'être au second tour".
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