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COP30 au Brésil : tout le monde s’en fout-il vraiment ?

Par La Rédaction

TEMOIGNAGE SUD RADIO - La COP30 se déroule actuellement au Brésil, une question s’impose : le monde s’y intéresse-t-il encore ? Entre lassitude citoyenne, avancées insuffisantes et crispations politiques, l’écologie n’a jamais été aussi présente et conflictuelle. Alors, indifférence réelle ou ras-le-bol généralisé ?

La COP30 se déroule actuellement à Belém (Brésil) au coeur de la forêt amazonienne
Alors que la COP 30 se déroule au Brésil, celle-ci semble être passée sous silence.

La COP30 se déroule actuellement à Belém (Brésil) au coeur de la forêt amazonienne. Un rendez-vous planétaire crucial, organisé par l'ONU, dix ans après les accords de Paris.

Seulement, l'impression dominante est que tout le monde regarde ailleurs et que personne n'en parle... Alors l'écologique lasse-t-elle ? C'était le sujet évoqué ce jeudi matin dans La Vérité en face sur Sud Radio présenté par Jean-François Achilli avec David Cormand (député européen EELV) et Antoine Bueno (conseiller au Sénat, auteur de Faut-il une dictature verte ? aux éditions Flammarion)

« Dire qu’on ne s’en préoccupe pas, c’est faux »

Pour David Cormand, l’idée que l’écologie serait devenue marginale est un mythe. « À la fin des années 90, elle était à peine présente. Aujourd’hui, elle l’est beaucoup plus », rappelle-t-il.

Ce qui a changé, selon lui, c’est la "disparition du pseudo-consensus selon lequel tout le monde aime les arbres ». Dès que l’on parle modes de vie, modèles économiques, chaînes de valeur, la conflictualité surgit.

Antoine Bueno confirme : "non, le monde ne s’en fiche pas. On s’en préoccupe plus qu’autrefois. Est-ce assez ? Non." Il rappelle les progrès réalisés depuis l’accord de Paris : "en dix ans, les trajectoires climatiques sont passées de +4°C en 2100 à 2,5–3°C. Nous avons effacé entre 1 et 2 degrés. C’est considérable. Mais insuffisant".

Un public qui en a "ras-le-bol"

L’intervention d’Alain, auditeur lyonnais, reflète un autre versant du débat : le "ras-le-bol". « La COP30, tout le monde s’en fout. Moi aussi », lance-t-il, dénonçant « une écologie récupérée par les politiques ». Il accuse : « On ne peut plus faire d’écologie aujourd’hui. »

Cormand tente de relativiser : "si des familles ont dû faire rentrer les enfants quand le voisin passait du DDT, c’est précisément parce que la loi n’était pas là pour les protéger. C’est pour ça qu’on fait de la politique : pour que ça n’arrive plus."

L’obstacle central : changer… sans motivation

Pour Antoine Bueno, le vrai blocage n’est ni complotiste ni idéologique : il est humain. Selon le conseiller au Sénat, la transition impose de "tout changer en 20 à 50 ans, un rythme incompatible avec nos ressorts psychologiques".

Cormand alerte sur les politiques qui reproduisent les erreurs du passé. La fiscalité carbone appliquée aux ménages ? « C’est les gilets jaunes. » Taxer davantage ceux qui n’ont pas les moyens de changer de voiture ou d’isoler leur logement est à la fois « injuste et inefficace ».
Il défend des solutions concrètes : un « treizième mois écolo » qui permettrait aux foyers de réduire leurs dépenses contraintes d’énergie.

Alors, tout le monde s’en fout ? Pas vraiment

Ce débat le montre : si la COP30 semble invisible, ce n’est pas par indifférence. C’est parce que l’écologie est devenue un sujet explosif, tiraillé entre urgence scientifique, difficultés sociales et épuisement politique.

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