Confisquer les smartphones dans les collèges et dans les lycées pour faire une « pause numérique » était censé être la grande mesure de la rentrée scolaire. Dans les faits, cette mesure est largement inappliquée. Et inapplicable ?
Pause numérique : des pochettes anti ondes
La solution miracle pour les élèves : des pochettes anti ondes à leur distribuer pour qu’ils y rangent leur smartphone. Au final, quelques établissements les ont utilisées. Mais dans la plupart des cas, cela n’a rien changé. Ces pochettes coûtent cher, à environ une vingtaine d’euros par élève. Soit environ 10 000 euros par établissement…
L’idée générale était d’interdire l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des établissements selon des modalités «définies par chaque chef d’établissement, en lien avec les collectivités territoriales». L’Ardèche les a financées pour ses collèges. Mais rares sont les établissements ayant le budget pour cela, pas plus que les effectifs pour faire la chasse aux portables. Si un élève prétend ne pas avoir de smartphone, impossible de vérifier : il faudra le croire sur parole.
8% des collèges concernés
Résultat : 8% des collèges et lycées auraient modifié leur fonctionnement depuis la rentrée, selon le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN). 42,81% de chefs d’établissement interrogés par le syndicat se disent favorables au dispositif. Ils considèrent néanmoins son application comme « difficilement réalisable ». Plus largement, nombre d’établissements ne voient dans cette opération qu’une mesure de communication. En soi, l’usage des smarphones était déjà interdit dans les collèges et lycées.
Inappliquée, inapplicable, et en plus inutile… La mesure annoncée ne résout de toutes façons en rien les questions de cyber-harcèlement. La plupart des faits ont lieu en dehors des établissements. Par ailleurs, la pause numérique prévoyait de suspendre la mise à jour des espaces numériques de travail (ENT) et de Pronote le soir et les week-ends. Une initiative qui peine également à s’imposer.
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