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L’opinion de Françoise Degois : "Macron redeviendra l'une des personnalités préférées des Français"

OPINION SUD RADIO – Françoise Degois est revenue sur la chute de la popularité d’Emmanuel Macron en estimant qu’il redeviendra une personnalité appréciée à l’avenir.

Macron redeviendra l'une des personnalités préférées des Français
Bertrand GUAY - AFP/Archives

Françoise Degois vous revenez sur la fin de règne douloureuse d'Emmanuel Macron. 

"Oui c’est Manuel Valls qui pose un nouveau clou sur le cercueil d'Emmanuel Macron en qualifiant son second quinquennat de « naufrage ». Alors, venant de Manuel Valls il faut relativiser. L'ancien Premier ministre de François Hollande n’a eu de cesse pendant sept ans d'utiliser toutes les ruses et toutes les flagorneries pour revenir dans les bonnes grâces du Président et retrouver un portefeuille de ministre qui, certes, n'a pas fait long feu. On peut donc compter sur Valls pour tirer à boulets rouges sur ce qu'il adore.

Il a toujours fait ça. Avec François Hollande, avec ses anciens amis. Manuel Valls est un tirailleur. Il oublie lui-même d'ailleurs son propre naufrage de fin de quinquennat et sa primaire désastreuse."

"Gabriel Attal et Edouard Philippe se sont essayés au parricide"

Mais il n'est pas le seul à mettre des clous sur le cercueil. La période illustre parfaitement le fameux « Vae victis » : Malheur aux vaincus. C'est Gabriel Attal et Edouard Philippe qui se sont essayés au parricide. Puis ce sont les intellectuels. Ce petit monde germanopratin, ce landerneau parisien des dîners en ville. Il avait les yeux de chimène, si vous voulez, pour Emmanuel Macron. Tous ces gens se seraient damnés pour prendre un café avec lui.

Plus du tout. Désormais, c'est Pascal Bruckner, qui a été un des plus fervents supporters du président Macron, qui balance. Il dit : « Regardez, Emmanuel Macron m'a demandé dans un dîner de ne pas trop taper sur l’Algérie. » Alors, on n'est pas là pour voir. Mais bon, c'est le moment. Emmanuel Macron, humilié, la France humiliée par l’Algérie. Vous voyez, ce petit monde germanopratin sont comme des mouches en train de changer d’âne."

"Macron reste laconique, mais pas abattu"

Quel est l’impact sur les sondages ?

C'est désastreux en termes de sondage. Parce qu'Emmanuel Macron fait pire que François Hollande. François Hollande, de mémoire, était descendu à 15%. Emmanuel Macron, dans certaines enquêtes, est à 11%. Un désamour, peut-être plus que la haine ou la détestation, le sentiment qu'on ne comprend pas, ce Président, qui reste une énigme. Je pense que c'est plus l'énigme que la haine.

Il est surdoué, sans cœur, déconnecté de ce pays. Quand on interroge Emmanuel Macron, il reste laconique, mais pas abattu. En fait, on comprend que Macron n'est pas Hollande et personne ne le fera démissionner avec des sondages aussi catastrophiques soient-ils.

Il dit, j'y suis, j'y reste. Ceci dit, il est avant tout responsable de ce qui lui arrive. Pourquoi ? Parce qu'un jour, on ne sait pas pourquoi, dans son bureau, il a décidé de dissoudre. C'est la folie de la dissolution qui a précipité sa chute. Et personne ne lui a soufflé cette idée saugrenue. Elle vient de lui. 

"Toutes les fins de règne sont désastreuses"

Alors, il n'est pas le premier ni le dernier. 

"Ah non ! Toutes les fins de règne sont désastreuses. C'est une spécialité française. Le roi est souvent nu. Souvenez-vous de la fin crépusculaire des années Mitterrand. De la haine que générait Nicolas Sarkozy en 2012.

Vous aviez un journal à l'époque dirigé par Maurice Safran qui titrait « Le voyou de la République ». Jacques Chirac a sauvé in extremis son second mandat parce qu'il y a eu Jean-Marie Le Pen. Mais quand Jacques Chirac termine son premier mandat, il ne peut même plus sortir. Il est insulté, traité de super menteur. Il ne pouvait même pas mettre un pied dehors. 

Que dire de la fin du quinquennat de Hollande qui s'est achevée par le carnage électoral laissant son parti socialiste laminé, ruiné à moins de 30 députés. C'est ce que vit Emmanuel Macron. Ni plus ni moins. Avec une certitude. Je prends déjà les paris. L'opinion est volatile. Comme ses prédécesseurs, après une période de purgatoire, Emmanuel Macron reviendra très vite l'une des personnalités préférées des Français. Parce qu'avant ses condamnations, ça a été le cas de Nicolas Sarkozy. Ça a été le cas de Jacques Chirac. Et c'est également le cas de François Hollande."

Retrouvez Françoise Degois dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger

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