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Santé mentale et dépression : une hausse inquiétante, une prise en charge en recul

ANALYSE SUD RADIO - En 2024, 1 Français sur 6 a traversé un épisode dépressif caractérisé, selon Santé Publique France. Une tendance inquiétante, accentuée par une prise en charge en recul. Le médecin généraliste Daniel Scimeca, interrogé par Sud Radio, analyse les causes de cette progression et décrit les symptômes qui doivent alerter.

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1 Français sur 6 a vécu un épisode dépressif caractérisé en 2024 (Getty Images - Canva Pro)

En 2024, 1 Français sur 6 a traversé un épisode dépressif caractérisé, selon Santé Publique France. Une tendance en hausse, alors même que la prise en charge recule. Interrogé par Sud Radio dans "Le Petit Matin" de Benjamin Glaise, le médecin généraliste Daniel Scimeca pointe les causes multiples de ce phénomène — du Covid à l’incertitude économique et mondiale — et rappelle les symptômes à surveiller, tels que l’anxiété injustifiée, le ralentissement, la perte d’envie ou les variations de poids.

"Le Covid est vraisemblablement l'élément qui ressort le plus dans les causes possibles"

« C'est une tendance à la hausse pour la dépression et une tendance à la baisse pour la prise en charge. Donc c'est d'autant plus inquiétant », avertit le Dr Daniel Scimeca, au micro de Sud Radio. Pour lui, la pandémie de Covid-19 reste un facteur majeur, mais elle n’explique pas tout : « Le Covid est vraisemblablement l'élément qui ressort le plus dans les causes possibles, mais il y a quand même tout un environnement, une incertitude économique pour les Français, un peu de gouvernance… Il y a une incertitude mondiale. Mes patients sont tous inquiets. »

Le praticien décrit une atmosphère pesante : « Il y a toujours eu une espèce d’anxiété planétaire de tout temps, mais là particulièrement. Tous ces facteurs combinés, l’anxiété finit par se transformer en découragement. Et le découragement, souvent en dépression. Il suffit qu’il y ait quelques éléments familiaux, personnels, professionnels, et c’est la chute. »

Des symptômes multiples et parfois méconnus

Le médecin insiste sur la diversité des signes : « On pense d'emblée dans la dépression au sentiment de tristesse, le fait d'avoir le cafard. Or, avoir le cafard, ce n'est pas forcément être déprimé. Et être déprimé, ce n'est pas forcément avoir l'humeur. Il y a une augmentation de l’anxiété quand on commence à se faire du souci pour rien, un sentiment de culpabilité injustifiée. Il y a surtout un ralentissement, une perte d’envie de faire les choses, une espèce d' ''à quoi bon ?''permanent. »

À cela s’ajoutent des variations de poids inexpliquées, une tendance à l’hypocondrie, et parfois des idées noires.

Le Dr Scimeca évoque aussi la dépression saisonnière : « La diminution de la luminosité diminue la teneur en sérotonine. Chez les gens qui ont déjà une tendance un peu dépressive, c’est sûr que nous sommes aussi de la chimie. Nous sommes des êtres de raison, des êtres de passion, mais nous sommes aussi fabriqués de chimie. »

Une part de génétique et d’histoire de vie

« Il y a effectivement une tendance un peu familiale. Il y a des gènes qui prédisposent plus. Il y a des familles anxieuses, des familles d’insouciants. C’est vrai qu’on n’est pas égaux sur le plan génétique. Et puis il y a surtout l’histoire de vie et cet irrationnel personnel à chacun. »

Le médecin rappelle que la dépression est multifactorielle : une combinaison de vulnérabilités biologiques, d’héritage familial et de parcours individuel.

Comment se soigner ? Entre médicaments et hygiène de vie

Face à la dépression, le Dr Scimeca distingue plusieurs approches : « Il y a toujours chez les médecins les deux tendances. Le bon patient rencontre son bon médecin. Donc il y a plutôt des parcours un peu plus “pilules”, des parcours un peu plus ''dialogue'' » Mais il insiste sur l’importance des gestes du quotidien : « En plus de cela, l’exercice physique, le fait de se bouger dans une certaine socialité, de s’obliger à voir du monde, à se cultiver… C’est un élément tout à fait essentiel. »

Et lorsque la situation devient trop grave, le Dr Daniel Scimeca rappelle au micro de Sud Radio : « Les médecins n’hésitent pas et les patients ne doivent pas hésiter. C’est l’hospitalisation lorsque la situation est vraiment critique. »

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