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Bobigny: deux policiers en garde à vue et suspendus pour des soupçons de viols au tribunal

Deux policiers ont été placés en garde à vue jeudi et suspendus de leurs fonctions après qu'une jeune femme a dénoncé avoir été violée par ces fonctionnaires dans la nuit de mardi à mercredi au dépôt du tribunal de Bobigny.

Ludovic MARIN - AFP/Archives

Deux policiers ont été placés en garde à vue jeudi et suspendus de leurs fonctions après qu'une jeune femme a dénoncé avoir été violée par ces fonctionnaires dans la nuit de mardi à mercredi au dépôt du tribunal de Bobigny.

"S'ils sont avérés, ces agissements sont extraordinairement graves et inacceptables", a réagi le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez dans une déclaration à l'AFP.

"Les deux agents concernés ont été immédiatement suspendus et j'ai demandé que l'on fasse toute la lumière sur ces faits, afin de comprendre comment cela a pu se produire", a-t-il poursuivi.

La jeune femme était au moment des faits qu'elle dénonce "déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant", avait indiqué le procureur Éric Mathais dans un communiqué.

Le tribunal de Bobigny est géographiquement compétent mais s'est dessaisi au profit du parquet de Paris, a annoncé dans l'après-midi le ministère public parisien.

Mercredi en fin d'après-midi, la jeune femme "a révélé avoir fait l'objet de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires du dépôt du tribunal de Bobigny", avait précisé le chef du parquet de Bobigny.

"Les deux fonctionnaires de police visés par la plainte ont été placés (jeudi) matin en garde à vue", avait-il ajouté, se refusant à livrer davantage de précisions, "les investigations étant en cours".

- "Fermeté totale" -

L'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la "police des polices", a été saisie de l'enquête ouverte pour viols par personnes abusant de l'autorité que lui confèrent leurs fonctions.

Si l'enquête en cours "conclut que des faits criminels ont été commis, et que l'honneur des policiers a été sali, il va de soi que des sanctions seront prises", a ajouté M. Nuñez, assurant que sa "fermeté sera totale".

"À la suite de ce signalement, j'ai immédiatement suspendu de leurs fonctions les deux policiers affectés au dépôt du tribunal judiciaire de Bobigny", a annoncé sur X le préfet de police de Paris, Patrice Faure.

Les investigations judiciaires sur la révélation de "faits d'une particulière gravité" devraient permettre de "déterminer l'implication de ces fonctionnaires", a précisé la préfecture de police (PP).

"En parallèle, une enquête administrative a également été initiée" par la PP, a-t-on souligné.

Une source proche du dossier a précisé à l'AFP que la jeune femme est âgée de 26 ans. Selon cette source, les deux fonctionnaires placés en garde à vue n'étaient "pas policiers depuis longtemps" et sont âgés de 23 et 35 ans.

Selon une deuxième source proche du dossier, les deux fonctionnaires ont d'initiative écrit un rapport administratif pour exposer leurs versions des faits.

Le dépôt de Bobigny est l'antichambre d'un des tribunaux les plus importants de France, le deuxième après Paris. Situé au sous-sol du palais de justice, il est réputé perclus de problèmes (d'organisation, d'effectifs, de vétusté, etc.) mais doit bénéficier des prochains travaux d'extension du palais de justice, qui prévoit l'aménagement d'un nouveau dépôt.

Dans un autre département de la région parisienne, la Seine-et-Marne, un policier devrait être jugé au premier semestre 2026 pour viols sur une femme au sein même d'un commissariat. La plaignante est une femme de nationalité angolaise, sans papiers, qui avait dénoncé avoir été violée, à deux reprises, par un gardien de la paix en 2023, au commissariat de Pontault-Combault.

Cette dernière affaire avait été révélée par le journal Libération dans une série intitulée #MeToo Police. Selon le quotidien, la femme qui accuse le policier de viols était allée porter plainte pour violences conjugales.

Par Laurence BOUTREUX et Murielle KASPRZAK / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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