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Attentat de Nice : "Il faut que la France se réveille, sinon ça va finir à ce qu'on se fasse justice nous-mêmes..."

Nice se réveille sous le choc. Au lendemain de l’attaque au couteau qui a fait 3 morts, l’émotion est encore très grande. Hier soir, de nombreux habitants sont venus se recueillir devant la basilique Notre-Dame. Cet attentat rappelle le souvenir très douloureux du 14 juillet et de l’attaque au camion sur la promenade des Anglais qui avait fait 86 morts. Trop c’est trop dit le maire de Nice Christian Estrosi. C’est un sentiment partagé par de nombreux Niçois.

Nice se réveille sous le choc, au lendemain de l’attaque au couteau qui a fait 3 morts. © Lionel Maillet-Sud Radio

Reportage à Nice de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

"J'ai peur de la réaction des gens : si ça continue on va vers une guerre civile"

Il s’appelait Vincent Loquès : c’est lui qui a ouvert comme tous les matins les portes de la basilique Notre-Dame juste avant l’attaque. Le sacristain, c'est-à-dire le gardien de l’église, fait partie des 3 victimes. Il avait 55 ans, était père de 2 enfants. Gil Florini, le curé doyen de Nice Centre, le connaissait bien. Il est à la fois triste et en colère : "c'était un père de famille gentil, qui était content de faire son boulot. C'est à la fois de l'émotion et de la colère, parce que ça fait quand même quelques jours qu'on savait qu'il y avait des risques d'attentats. À un moment, il faut protéger les gens, estime-t-il. J'ai peur de la réaction des gens : si ça continue on va vers une guerre civile".

 

 

Quitte à braver le couvre feu, certains sont restés tard jeudi 29 octobre au soir pour venir déposer une bougie devant la basilique Notre-Dame. Vendredi matin, c’est toute une ville qui se réveille encore sous le choc : "on a peur, mon fils m'a demandé ce matin de ne plus sortir", confie une Niçoise.

 

"Voilà où le laxisme nous a amenés !"

Des fenêtres de son bureau, Lionel a entendu les coups de feu de la police municipale pour neutraliser le terroriste. "Ça m'a ravivé des souvenirs, parce que j'ai déjà subi l'attentat de 2016, il y avait le camion derrière moi, j'ai déjà échappé à ça", se souvient-il.

"C'est horrible, mais on ne fait pas ce qu'il faut, on laisse trop faire. Voilà où le laxisme nous a amenés ! déplore-t-il. La plupart des musulmans ne sont pas comme ça, ils subissent pour les autres, parce qu'après il y a de l'amalgame", ajoute-t-il.

 

 

Bien au-delà de ce quartier Notre-Dame, de nombreux Niçois ne cachent pas leur colère. "C'est trop ! fustige une passante. Il faut que la France se réveille, on ne peut plus tolérer des choses pareilles, sinon ça va finir à ce qu'on va faire justice nous-mêmes...". "Quand y aura-t-il enfin un changement bien ferme ?" réclame une autre Niçoise.

 

"C'est trop facile qu'il meure, je veux qu'il galère toute sa vie en prison..."

Musulman pratiquant, Willem, âgé de 32 ans, tient d’autant plus à condamner cette attaque qu’il a les mêmes origines que l’assaillant. "Les gens de ma famille qui habitent en Tunisie n'adhèrent pas à ça, assure-t-il. On ne tue personne, on n'attaque personne, on n'insulte personne, on respecte tout le monde, on obéit aux lois de la République. On suit notre religion, mais elle ne nous dit en aucun cas de tuer quelqu'un, ni de frapper ou insulter quelqu'un !"

 

 

"Je veux qu'il soit jugé, ça ne sert à rien qu'il meure ! estime Willem. C'est trop facile qu'il meure, je veux qu'il galère toute sa vie en prison..."

À l’image de leur maire, les Niçois attendent des réponses fortes du gouvernement.

 

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