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Amal Bentounsi : "La haine anti-flic est directement liée aux violences policières"

Par Mathieu D'Hondt

Amal Bentounsi (Fondatrice du collectif "Urgence notre police assassine") était ce mercredi l'invitée de Philippe David dans l'émission "Seul contre tous".

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Selon les syndicats de police, qui seront reçus aujourd'hui Place Beauvau, les récentes agressions dont ont été victimes certains policiers - avec en point d'orgue le lynchage de deux fonctionnaires à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), la nuit du nouvel an - serait symptomatique d'une haine anti-flic prégnante dans le pays. Pour notre animateur Philippe David, si la police doit évidemment être respectée, elle doit aussi se monter exemplaire. Un constat que partage son invitée Amal Bentounsi qui va même plus loin en pointant la responsabilité de certains policiers dans le climat actuel.

"La justice ne condamne pas assez fermement les policiers"

Participant ce mercredi à l'émission "Seul contre tous", la fondatrice du collectif "Urgence notre police assassine" s'en est expliquée. "Les cas de violences à l'égard des forces de l'ordre, on ne peut pas les nier, c'est une réalité !",a-t-elle d'abord reconnu avant d'ajouter que "cette haine anti-flic est directement liée aux violences policières". "C'est le constat que l'on fait en tant que collectif qui dénonce les violences de la police et, au-delà, les crimes policiers puisque c'est un collectif de famille qui ont perdu des proches à la suite d'opérations policières", a-t-elle poursuivi.

Des déclarations auxquelles Dominique Le Dourner (secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-FO), lui aussi présent lors du débat, a souhaité réagir préférant souligner les conditions de travail difficiles ainsi que la marge de manœuvre réduite de ces policiers."Aujourd'hui la police nationale est l'une des corporations les plus contrôlées, l'une des plus surveillées et, de fait, l'une des plus sanctionnées avec l'IGPN qui est là pour veiller sur l'exemplarité", a-t-il ainsi rappelé dans un premier temps, précisant "que lorsque l'on met en évidence l'erreur faite par un policier, la justice saisit immédiatement l'IGS qui diligente obligatoirement une enquête". "Ce sont des gens spécialisés dans ce type d'enquête et qui sont indépendants, même s'ils sont policiers", a-t-il ensuite ajouté avant d'évoquer les récents incidents. "Quand on parle de Champigny et Argenteuil, je rappelle qu'il s'agissait d'intervention de police. La plupart des policiers qui aujourd'hui interviennent en France n'ont que quelques secondes pour réagir face à des gens violents ou non, ils doivent anticiper", a-t-il poursuivi avant de saluer le travail de ces collègues pourtant soumis à un contexte pesant, selon lui : "Les policiers font face à des difficultés dans l'organisation de leur travail avec des moyens de plus en plus obsolètes. Je pense qu'ils sont exemplaires dans leur métier".

"Monsieur Le Dourner nous dit que c'est l'un des métiers les plus sanctionnés mais on n'a pas le sentiment que ce soit le cas puisque de nombreux non-lieux ont été prononcés", a immédiatement rétorqué Mme Bentounsi, laquelle a par ailleurs affirmé avoir "le sentiment que la justice ne condamne pas assez fermement les policiers dès lors qu'ils dépassent le cadre légal de leur fonction". "Il est difficile pour nous d'accepter ce deux poids deux mesures (...) l'institution policière ne se remet jamais en question", a-t-elle encore insisté.

>> Retrouvez l'intégralité de ce débat en podcast

 

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