La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux s'est prononcée jeudi pour un non-lieu général dans l'affaire de l'accident routier qui a fait 43 morts en 2015 à Puisseguin (Gironde), alors que les parties civiles espèraient un procès.
Après un premier non-lieu général rendu en 2021 au terme de l'instruction, la cour d'appel avait ordonné une réouverture de l'information judiciaire en 2023 et en avril à l'audience, le parquet général avait requis le renvoi d'une société de transport et d'un garage devant le tribunal correctionnel.
Le 23 octobre 2015 près du village de Puisseguin, à l'est de Bordeaux, un semi-remorque a percuté un autocar qui transportait des retraités en sens inverse. Prises au piège des flammes et des fumées toxiques, 41 personnes à bord sont mortes, huit ayant réchappé à l'accident, le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts).
Le chauffeur du camion et son fils âgé de trois ans sont aussi décédés.
"C'est une incompréhension totale (...) Personne ne la voyait venir, celle-là. C'est inacceptable, une honte (...) Aujourd'hui on a le droit de tuer dans les normes et on ne peut rien y faire", a réagi après le rendu de la décision, à huis clos, Guillaume Buisson, vice-président du collectif des victimes.
"On ne comprend pas (...) On est devant des faits concrets, avec des personnes qui sont décédées, et on ne fait rien, on nous dit que c'est la faute à pas de chance... C'est pas possible. Et on a mis dix ans pour nous dire ça ? C'est inconcevable pour nous", a-t-il poursuivi.
Un pourvoi en cassation est "très fortement envisagé", selon Me Pierre-Marie Pigeanne, l'avocat du collectif, dont plusieurs membres sont ressortis de la salle d'audience en larmes.
"On est très déçus par cette décision (...) c'est une décision qui ne passe pas, qui fait pleurer, qui est un permis de circuler librement pour des autocars qui sont de véritables torches", a souligné le conseil.
AFP / Bordeaux (AFP) / © 2025 AFP